mercredi 27 novembre 2013

Conversation entre chrétiens


Conversation entre chrétiens

Quels sont les aliments qu’un adventiste ne doit pas manger ?

J'ai l'impression que je ne me suis pas bien fait comprendre sur le sujet.

1 Corinthiens 9 : 4  « N'avons-nous pas le droit de manger et de boire? »
Je ne suis pas contre le fait qu'un individu prenne sur lui la responsabilité de s'abstenir de certains aliments pour des raisons qui lui sont propres.
Je ne suis pas non plus contre les conseils diététiques.
Mais, ce que je condamne c'est lorsqu'on en fait une loi divine, se référant à la Loi de Moïse, pendant que le Seigneur par l'apôtre Paul nous apprend que le chrétien a le droit de manger tout ce qu'il veut. Pour avoir été mal enseignés, certains ont considéré comme impurs, ceux qui mangeaient ce qu'ils ne mangeaient pas ou ce que leurs pasteurs leur avaient interdit de manger. C’est de cela qu'il est question.
Si un frère mange de tout; même de la viande sacrifiée aux idoles, je ne vois pas où est le problème. Car Dieu n'a rien imposé au chrétien au sujet de son menu.
Je ne dis pas ces choses parce que je suis porté sur la nourriture mais je veux simplement que la Vérité soit dite à propos de tout ce que l'on enseigne au peuple de Dieu.

Salut Ezéchiel,
Pour être clair, je l'ai été. Peut-être voudriez-vous connaître ma position sur le sujet avant de vous engager. Cela n'est pas bien grave car je vais vous la donner.
Pour moi, le chrétien ne peut pas avoir d’interdits sur ce qu'il doit manger contrairement à ce qu'enseigne l'église adventiste.Ici, je ne parle pas de nourriture spirituelle mais plutôt de nourriture physique.
Plusieurs chrétiens se fiant encore à la loi de Moïse et même à leurs traditions se gardent de consommer certains aliments et certains animaux que Dieu a créés. Je me demande bien s'ils sont vraiment chrétiens. Et pourtant la Bible est très claire à ce propos. Elle nous enseigne dans 1Cor.10v25-26 de manger de tout ce qui se vend au marché. En plus dans 1 Cor.8v8, Paul nous enseigne qu'aucun aliment ne peut nous rapprocher ou nous éloigner de Dieu. Par conséquent, c’est une erreur que d'établir une loi là-dessus interdisant aux hommes de s'abstenir de certains aliments. C’est les conduire sous l'Ancienne Alliance tandis-que le chrétien est censé être sous la Nouvelle Alliance. C’est pourquoi Col.2v16-22 nous dit de ne même pas tenir compte d'une telle loi. En outre, Jésus Lui-même a dit dans Marc 7v14-23 que ce n'est pas ce qui entre dans l’homme (concernant la nourriture) qui le souille mais plutôt ce qui sort de lui(les mauvaises pensées).Ainsi donc les symboles sont pour les païens et la liberté pour les chrétiens. Si vous avez des symboles vous montrez par là que vous êtes toujours un païen; vous êtes donc déchu de la Grâce. Si vous enseignez aux gens des sous-entendus alimentaires, vous prouvez par là que vous êtes un faux docteur de la Parole enseignant une doctrine de démons selon 1 Tim.4v1-5 qui fait mention de ceux qui donnent des interdits alimentaires, nous avons trois manière d'ouvrir notre bible:
Mais le fait de prendre un seul verset tiré de son contexte est dangereux. Dieu ne nous impose rien, mais il nous montre le chemin à suivre pour être bien. L'alimentation fait parti de notre bien être.
1 Corinthiens 10.31 « ainsi, soit que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites le pour la gloire de Dieu ».
Maintenant posez vous cette question, iriez vous manger du rat avec action de grâce? C’est ce que faisait les parisiens pendant la derrière guerre, car ils crevaient de faim
Il y a une chose que Dieu ne peu pas faire, c'est mentir, et il se souci de notre santé. La viande pure et impure date depuis avant Noé car Dieu lui dit de prendre 7 couples d'animaux purs et 1 paire d'animaux impurs c'est dans Gen 7.1, 2. Ne mélangeons pas les lois morales avec les lois cérémoniales. Que Dieu puisse vous éclairez sur votre recherche de la vérité. Et je vais rectifier une chose, Dieu ne nous oblige pas a appliquer sa volonté alors pensez vous qu'un pasteur ait se pouvoir? Il y a des choses que je ne mange pas, pas par interdiction mais pour ma santé car Dieu sait ce qui est bon ou pas bon pour ces enfants, c'est pour cela qu'il a dit que tels animaux ne doivent pas être mangé par ce qu’ils sont impur.

Ce qui est paradoxal, c’est que la Bible nous dit : Que tout ce que Dieu à créé était très bon (Genèse 1.31 Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon). Il n’est pas dit que Dieu à créé de mauvaises choses. Pourquoi les hommes ont-ils dit ensuite que le Cochon, le Lapin, la Biche, le  Canard,  et certains poissons, pour ne citer que ceux-ci, étaient mauvais ? Ce sont toujours les hommes qui écrivent au sujet de Dieu, mais Dieu lui n’à jamais rien écrit de lui-même, n’es-pas étrange ? Conclusion : Manger de tout et dite : Merci Seigneur !

 

lundi 25 novembre 2013

Le témoignage de Gilbert Massé


Le témoignage de Gilbert Massé

(Alias Josué Matthieu)

Le témoignage de Gilbert qui a vécu la guerre de 39-45

Gilbert Massé a vécu la guerre de 1939, il était alors âgé de 6 ans, à 1945, il est né le 6 mai 1939 dans un petit village du département de la Mayenne (53)

En septembre 1939 la guerre a commencé et son père (officier dans l’armée) a été appelé pour rejoindre l’armée, il est d’ailleurs allé en Allemagne (et fut ensuite prisonnier des allemands pendant 2 ans).
Gilbert et sa famille ont été envoyés dans le département de l’Aine (près de la frontière belge) chez ses grands-parents. Quand les Allemands ont envahi la Belgique et contourné la ligne Maginot et envahi l’Aine ils ont été obligés de fuir et ils sont partis "à l’aveuglette" sur la route pendant quinze jours à trois semaines, et ont subi sur la route les bombardements des allemands. Cet épisode douloureux s’appelle l’exode.
Il y a ensuite eu le cessez-le-feu, ils se sont donc arrêtés à Laval et sont retournés dans l’Aine, où ils ont retrouvé leur maison vide sûrement dépouillée par les Allemands. Plus tard, le père de Gilbert a été libéré et a été mobilisé dans une caserne à Lyon. (Caserne, le bon repos)

Les résistants étaient déportés en Allemagne dans des camps en cachette, car personne n’était au courant que les Allemands faisaient ça.
À partir de 1944, les Allemands qui occupaient la France deviennent de plus en plus cruels car ils pensaient que les Américains allaient débarquer. De plus, les maquisards faisaient sauter les trains et les Allemands faisaient des représailles dans les villages (par exemple à Oradour-sur-Glane).
Lors du débarquement, les Anglais et les Américains détruisaient aussi des villes en bombardant les forces allemandes qui s’y trouvaient. Gilbert raconte qu’il a vu des avions explosé, pas loin de chez lui et des Anglais descendre avec des parachutes. La vie à cette époque était particulièrement difficile, un jour, avec sa mère, ils allèrent au ravitaillement dans une ferme qui se trouvait à quelques distances de leur maison, afin d’acheter des œufs et quelques volailles, ainsi que du beurre. La fermière, Madame Huon, leur donna quelques côtelettes de porc, en effet, son mari venait de tuer un cochon.  Mme Huon venant de traire ces vaches, elle nous offrit une grande timbale de lait encore tout chaud, ainsi qu’une miche de pain blanc, cuite par ses soins, car ces fermiers avaient un four. Il faut dire que le pain acheté dans l’épicerie du village avait une couleur grise, la farine étant de mauvaise qualité.

Mes questions posées à Gilbert:

Comment les gens étaient t-ils informés de la déclaration de guerre ? Pour être informé de la déclaration de guerre il y avait la radio, mais tout le monde n’en avait pas dans ce temps là, un ordre de mobilisation pour les soldats (qui savaient où ils devaient se rendre grâce à leur livret militaire) et les affiches dans les villes et les villages (les maires et les gendarmes les affichaient). Que mangeait-on ?

On ne mangeait pas de sucreries, il y avait des tickets de rationnement où il y avait la dose de nourriture à donner à chacun, juste de quoi ne pas crevé de faim.
Il y avait aussi ce qu’on appelait le "marché noir", il s’agissait d’un marché parallèle au marché officiel fait par les gens qui avaient des réserves et qui les vendaient très cher aux gens qui avaient faim.
Les allemands, de vrais sauvages,  réquisitionnaient de la nourriture chez les français sans payer. Les gens de la ville venaient chercher de la nourriture dans les fermes à la campagne, on appelait ça l’approvisionnement.

Massé Gilbert

 

dimanche 24 novembre 2013

Mitterrand et la « grande Allemagne »


Mitterrand et la « grande Allemagne »

L'ancien président français a longtemps été accusé d'avoir cherché à bloquer le processus de l'unité allemande. Est-ce un mauvais procès ?

Le président français François Mitterrand au Premier ministre britannique Margaret Thatcher, le 1er septembre 1989 : « Jamais Gorbatchev n'acceptera une Allemagne unie dans l'Otan. Et jamais les Américains n'accepteront que la RFA sorte de l'Alliance. Alors, ne nous inquiétons pas : disons que [la réunification] se fera quand les Allemands le décideront, mais en sachant que les deux grands nous en protégeront 1. » La publication de ces propos dans Verbatim III , en 1995, a contribué à accréditer l'idée, déjà répandue depuis 1989-1990, par la presse, française et allemande, et par l'opposition de droite, selon laquelle François Mitterrand aurait voulu empêcher l'unité allemande en s'alliant avec l'URSS. Il aurait été « dépassé par les événements », donnant « l'impression détestable d'être dans le camp retranché de ceux qui tremblent quand l'histoire ébranle le vieil ordre établi », comme l'écrivait Alain Genest en 19922.

L'étude des archives et de différents témoignages permet aujourd'hui de nuancer très largement cette vision. Si l'on ne peut prendre pour argent comptant les explications fournies par l'ancien président lui-même dans son livre De l'Allemagne, de la France 1996, d'autres sources disponibles sont plus fiables. En effet, la chancellerie allemande ayant publié les documents relatifs à cette période, nous disposons des comptes rendus des entretiens entre François Mitterrand et Helmut Kohl, ainsi que de nombre de lettres échangées entre eux et leurs conseillers.

De plus, certains collaborateurs du président français ont ouvert leurs archives personnelles aux chercheurs, leur offrant ainsi l'accès à de multiples notes qui ont circulé à l'Élysée et au ministère des Affaires étrangères. Les témoignages des acteurs de l'époque, comme ceux d'Hubert Védrine, de l'ancien ambassadeur à Bonn, Serge Boiserai, ou encore du ministre allemand des Affaires étrangères Hans-Dietrich Genscher, ne corroborent pas la thèse d'un président français opposé à la réunification. Certes, ces récits ne sont sans doute pas exempts de subjectivité, mais en croisant ces différentes sources, on peut tracer un bilan nettement moins sévère de la politique menée par François Mitterrand entre novembre 1989 et octobre 1990.

RESPECTER LE DROIT DES PEUPLES

François Mitterrand a exprimé très tôt son accord de principe sur l'unification du peuple allemand en un seul État. En 1984 déjà, dans une interview au Times, il affirme que « les deux Allemagnes ont parfaitement le droit d'évoluer, par des moyens pacifiques, dans la voie qui leur convient »  et, en 1987, il confie à la télévision allemande ZDF que « les Allemands doivent pouvoir disposer [...] eux-mêmes de leur propre destin ».

A l'automne 1989, alors que les événements se précipitent à l'Est, il confirme ses positions. A l'occasion du 54ème  sommet franco-allemand à Bonn les 2 et 3 novembre 1989, il répond longuement aux questions des journalistes sur ce point et réaffirme son respect de la volonté du peuple allemand : « La réunification ne doit pas se situer sur le plan des craintes ou de l'approbation. Ce qui compte avant tout, c'est la volonté et la détermination du peuple. » Tout est dit. Il ne s'agit pas pour lui de s'opposer à l'unité ni de la craindre. Ce qu'il faut, c'est l'accompagner afin qu'elle ne remette pas en cause les équilibres chèrement acquis en Europe.

MÉNAGER GORBATCHEV

Si François Mitterrand accepte le principe de la réunification, il n'en est pas moins préoccupé par ses conséquences. Mikhaïl Gorbatchev a certes autorisé l'émancipation des démocraties populaires de la tutelle soviétique, mais il n'est pas encore certain qu'il cède sur la dissolution de la RDA, et encore moins sur l'appartenance de l'Allemagne unifiée à l'Otan. Il convient donc de rester prudent. C'est précisément ce que fait le président français ; et ses partenaires font preuve de la même réserve. Il ne faut pas acculer le numéro un soviétique à un virage politique conservateur qui remettrait en cause la détente. Il faut au contraire le ménager pour préserver la paix.

Or le chancelier Kohl semble vouloir accélérer le mouvement. Son plan en dix points, présenté devant le Bundestag le 28 novembre 1989, pourtant très prudent, suscite la colère du Kremlin. Lors de son entretien avec François Mitterrand à Kiev le 6 décembre 1989, Gorbatchev fait peser la menace d'un coup d'État militaire et évoque un retour à la guerre froide. Prévenu par son homologue français, le président américain George Bush s'en émeut et sa position est claire : il faut « agir en fonction des réactions de l'Union soviétique et des conséquences de l'unification sur les réformes en cours dans ce pays ». Tel est aussi le point de vue de François Mitterrand. Pourquoi les journalistes lui reprochent-ils alors d'avoir voulu faire alliance avec Moscou pour empêcher l'unification ?

Certes, il s'est rendu à Kiev pour y rencontrer le numéro un soviétique. Mais l'administration américaine a, elle aussi, multiplié les rencontres avec Gorbatchev sans qu'on l'accuse pour autant de comploter dans le dos des Allemands. C'est surtout le voyage effectué par François Mitterrand en RDA les 20, 21 et 22 décembre 1989 qui a été perçu comme un signe de son hostilité à la réunification. Pourtant, le secrétaire d'État américain James Baker s'y est lui-même rendu quelques jours auparavant, sans subir les mêmes critiques. Mais le fait que la France signe à cette occasion avec la République démocratique des traités de coopération d'une durée de cinq ans est considéré comme la confirmation de sa volonté de voir perdurer cet État pourtant en déliquescence. Le président français donne l'impression de miser sur l'avenir de l'Allemagne de l'Est, répondant ainsi pleinement aux attentes des autorités de Berlin.

C'est oublier qu'à Noël 1989 personne ne pense encore que l'unification sera si rapide, y compris en Allemagne, où nombre d'intellectuels et d'hommes politiques estiment qu'un processus lent est la meilleure solution en raison des divergences profondes entre les deux économies et les deux sociétés. Ils étaient d'ailleurs nombreux à le souligner dès avant les révolutions au sein des régimes communistes. Ainsi, Hans-Jochen Vogel, le porte-parole de l'opposition sociale-démocrate au Bundestag, faisait à l'été 1989 ce constat : « Le fait est que les deux États, avec leurs systèmes politiques différents, leurs organisations économiques et sociales différentes, constituent des espaces de vie spécifiques. Les gens qui y vivent, leur pensée et leurs actes sont marqués par les expériences qu'ils y ont faites  ... »

 

samedi 23 novembre 2013

Au sujet des juifs en 1940 (1)


Au sujet des juifs en 1940 (1)

Le diplomate Georges Ferdinand Duckwitz put sauver 7 000 juifs danois grâce à ses relations dans l'état-major allemand et en coopération avec la Résistance danoise. Ces personnes furent transportées sur de petites embarcations vers la Suède, et les autorités allemandes locales, qui étaient de connivence avec Duckwitz, ne "remarquèrent rien".

Oskar Schindler créa à Cracovie à la fin de l'année 1939 une fabrique d'émail, considérée comme "indispensable à l'industrie de guerre", parce qu'elle fournissait la Wehrmacht. Schindler employa d'abord des Polonais, puis à partir de 1940 une centaine de travailleurs juifs du ghetto de Cracovie. Témoin des sévices dont étaient victimes les juifs, il décida d'en sauver le plus possible de la déportation en les faisant travailler pour lui. Il augmenta la production de son entreprise et put ainsi employer davantage de travailleurs juifs. Il créa également un camp pour son usine, afin d'abriter ses protégés, en tout plus d'un millier de personnes, et vendit une grande partie de sa production au marché noir, afin de pouvoir fournir de la nourriture, des vêtements et des médicaments à ses employés. Il donna des pots-de-vin à des agents de la Gestapo qui couvraient ainsi son action, et intervint à plusieurs reprises afin de libérer ses employés qui avaient été arrêtés à la suite de razzias. Lorsque les troupes russes se rapprochèrent de Cracovie, Schindler transféra son entreprise en Moravie, parvint à obtenir l'autorisation de garder ses ouvriers juifs, et put employer une centaine d'ouvriers supplémentaires, qu'il libéra ainsi du camp de concentration d'Auschwitz. Presque tous les protégés d'Oskar Schindler survécurent au régime nazi. Schindler était complètement ruiné à la fin de la guerre, mais ses anciens employés le soutinrent financièrement. Oskar Schindler mourut en 1974.

 

vendredi 22 novembre 2013

La situation des années 1930 à 1938


La situation des années 1930 à 1938

Depuis les Lumières allemandes, les relations entre Allemands chrétiens et Allemands juifs s'étaient consolidées, et les juifs allemands étaient intégrés dans la société allemande. La montée de l'antisémitisme, la prise du pouvoir par le parti nazi en 1933, l'action de boycott des magasins juifs le 1er avril 1933, ainsi que l'exclusion croissante des juifs de la société et les diffamations dont ils étaient victimes furent un choc pour les 500 000 juifs allemands. Beaucoup de juifs allemands réalisèrent alors pour la première fois de leur vie qu'ils étaient juifs, et les actions des nazis engendrèrent chez eux une nouvelle conscience de soi

Le génocide dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, appelé également la "Nuit de Cristal", mit définitivement fin à l'espoir que la persécution des juifs en Allemagne se terminerait un jour, et fit prendre conscience à beaucoup de juifs allemands du danger auquel étaient exposées leurs vies. Dans toute l'Allemagne, des synagogues furent brûlées et détruites, environ 7 500 magasins juifs furent saccagés, 90 juifs perdirent leur vie cette nuit-là, et au moins 26 000 juifs furent arrêtés et internés dans les camps de concentration de Dachau, de Sachsenhausen et de Buchenwald, où des centaines de personnes furent assassinées les jours suivants. Beaucoup de juifs, et surtout ceux appartenant au mouvement sioniste, se préparèrent alors à l'émigration en apprenant un nouveau métier et en prenant des cours de langue. Des centaines de juifs allemands rejoignirent les Brigades internationales, et plusieurs milliers d'exilés juifs allemands combattirent le régime hitlérien au sein des armées alliées et des mouvements de résistance des pays dans lesquels ils résidaient. Mais 150 000 des 500 000 juifs allemands ne purent fuir à l'étranger.

La Grande-Bretagne ne laissa immigrer dans son protectorat, la Palestine, que 50 000 juifs allemands. Ceux qui restèrent en Allemagne essayèrent de sauver leur peau en prenant activement part au travail des institutions juives restantes, et s'entraidèrent afin de limiter la détresse des personnes persécutées et menacées de déportation.
Certains se dressèrent contre l'injustice quotidienne et contre les crimes nazis, d'autres essayèrent de survivre à la persécution en se cachant. Les organisations culturelles et caritatives juives qui se mirent en place essayèrent de limiter l'exclusion des juifs de la vie sociale et de remédier au dénuement financier croissant de la population juive exclue de l'économie.
La Fédération des juifs d'Allemagne œuvrait sous la direction de Leo Back pour la sécurisation sociale des juifs allemands, et organisa la coopération entre les différentes institutions juives pour permettre l'assistance économique et morale des persécutés. Le refus de la communauté juive de se résigner se manifesta surtout dans le domaine des activités culturelles, dont furent exclus les "non-aryens" dans la société allemande. Des associations de musique, de théâtre, d'Art et de sport renforcèrent leurs activités, et lors de l'exclusion progressive des juifs de l'éducation, un système d'éducation juif fut mis en place.
Le chef d'orchestre et réalisateur Kurt Singer créa en 1933 la "Fédération culturelle des juifs allemands" pour permettre aux artistes juifs de continuer à exercer leur métier, et pour œuvrer contre l'exclusion des juifs de la vie culturelle en Allemagne. Mais en 1935, les autorités nazies contraignirent la scène culturelle juive à fonder la "Fédération du Reich des associations culturelles juives" ("Reichsverband der jüdischen Kulturbünde") et placèrent son travail sous le contrôle direct de la Gestapo. Au moyen de cette mesure et de l'interdiction qui fut faite aux "aryens" d'assister aux représentations culturelles juives, la Gestapo transforma la fédération en un instrument de mise à l'écart de la population juive, isolée ainsi dans un ghetto culturel et intellectuel. Kurt Singer fut arrêté en Hollande en 1940 et déporté à Theresienstadt, où il mourut en février 1944.
Le groupe sioniste clandestin "Chug Chaluzi" ("Cercle de pionniers") se forma au printemps 1943 autour de Jizchak Schwersenz et d'Edith Wolff. Ses 40 membres, provenant pour la plupart des mouvements de jeunesse sionistes, refusèrent de se résigner. Ils apportèrent leur aide aux déportés dans les camps de concentration à l'Est et essayèrent de fuir à l'étranger. Edith Wolff, considérée par les nazis comme "métisse de 1er degré", reçut une éducation protestante, mais elle se déclara juive par protestation contre la politique raciale nazie et devint pacifiste et sioniste. Elle permit à plusieurs persécutés de fuir, avait beaucoup de contacts avec des juifs qui se cachaient, et leur procura des cartes de rationnement. Lorsqu'en 1941 commença la déportation massive de juifs à Berlin, le groupe parvint à trouver des cachettes à quelques personnes menacées, et fabriqua également des faux-papiers, ce qui sauva la vie à Jizchak Schwersenz lors d'une razzia de la Gestapo. Celui-ci put fuir en 1944 en Suisse, puis à Haïfa. Edith Wolff fut arrêtée en 1944 par la Gestapo pour avoir procuré des cartes de rationnement à des juifs ; elle put couvrir ses contacts avec des juifs cachés et fut condamnée à une lourde peine de prison. Elle put survivre au régime nazi.
"Communauté pour la paix et le renouveau"

Werner Scharff fut l'initiateur de la "Communauté pour la paix et le renouveau" ("Gemeinschaft für Frieden und Aufbau"), une association d'aide aux persécutés, à laquelle adhéraient une vingtaine de personnes juives et chrétiennes. Werner Scharff était juif et fut déporté en août 1943 au ghetto de Theresienstadt ; il parvint à fuir un mois plus tard et retourna à Berlin, où il vécut dans la clandestinité. Il procura à des juifs, grâce à son grand réseau de relations, des faux-papiers et de l'argent, et leur trouva des cachettes. Il écrivit également des tracts pour la "Communauté pour la paix et le renouveau", qui voulait informer la population allemande du véritable caractère du régime nazi, inciter les soldats à déposer les armes, et qui appelait à la résistance contre le nazisme. Ces tracts furent déposés dans des boîtes aux lettres à Berlin et expédiés à des centaines de personnes ; certains purent même être acheminés clandestinement aux Pays-Bas et en France. En octobre 1944, la Gestapo démantela ce réseau et arrêta Werner Scharff, qui fut assassiné le 16 mars 1945 dans le camp de concentration de Sachsenhausen, quelques semaines avant la libération du camp. Eugen Herman-Friede, un adolescent juif qui avait été caché et protégé par Hans Winkler et qui avait pris part aux activités de la "Communauté pour la paix et le renouveau", fut arrêté le 11 décembre 1944 mais parvint à survivre à sa détention. La plupart des membres de ce groupe de résistance purent survivre grâce à la confusion qui régnait en Allemagne lors des derniers mois de la guerre.

Romano

 

jeudi 21 novembre 2013

La sortie, c’est pour bientôt !


La sortie, c’est pour bientôt !

Dans la nuit du 10 et 11 Juin 1944, la Brigade doit s'ouvrir de vive force, en direction du Sud- Ouest, un passage au travers des lignes allemandes. Les Sapeurs percent et jalonnant un couloir dans le champ de mines à la porte du ''Pacifique''. Le travail est dur, la nuit très noire, malheureusement la trouée étroite ne laisse passer que deux voitures de front, et débouche à la corne d'un marais de mines. Pendant ce temps, les unités d'infanterie se massent pour l'assaut et les véhicules se rassemblent. A 22 heures 30, la Colonne motorisée est prête, mais les formations à pied qui doivent démarrer les premières ont pris du retard.

A minuit 30, les 2ème et 3ème Bataillons de Légion ont déjà traversé le couloir, tandis que le B.P. 1 franchit l'obstacle par une chicane à l'Est du fort. Les véhicules s'avancent précédés par les Brenn carriers. Le bruit alerte l'ennemi qui lance des gerbes de fusées, et commence à tirer, le plan de feu est impressionnant, les mitrailleuses lourdes crachent leurs rafales lumineuses, les obus éclatent, les véhicules sautent sur des mines, les camions flambent et le tir se concentre sur ces torches.

Pour la première fois Français et Allemands entendent le crépitement terrifiant de six mitrailleuses M.6.42 que des permissionnaires viennent d'apporter en Libye, elles tirent des rafales de plusieurs coups à la seconde. La confusion est immédiate, les unités refluent et se mélangent, et le temps s'écoule. Le Général Koenig donne le signal du départ, il démarre à fond de train, phares éteints, en tête du convoi motorisé qu'il entraîne, derrière les Brenn carriers de l'Aspirant Bellec, le reste de la colonne suit dans une allée de lumière créée par les embrasements. Le Commandant Laurent-champrosay mène ses Artilleurs vers le lieu de rendez-vous, à dix kilomètres de là, les hommes à pied, effrayés par les balles traceuses et les incendies, s'abritent derrière les camions pour progresser.

Près du couloir, gît le Capitaine Mallet, tué par l'explosion d'une mine, il venait de reconnaître la passe par laquelle ses camarades s'éloignent. Le Général Koenig m'a donné, la mission de guider les détachements vers l'étroite issue déminée. La Colonne motorisée s'écoule par paquets de dix à quinze véhicules entraînés par des officiers. Le Lieutenant de Vaisseau Iehlé, les Enseignes de Vaisseau Colmay et Bauche arrachent successivement leurs Groupes à l'enlisement de la peur : il faut passer coûte que coûte.

Au delà du champ de mines, le spectacle est hallucinant et la bataille gagne en intensité.

C'est alors la fuite en avant, les actes de courage sont nombreux, chacun conquiert sa liberté dans une mêlée au corps à corps. Le Lieutenant Dewey, avec ses Brenn carriers, se rue sur les nids de mitrailleuses, il charge jusqu'à la mort, son engin éventré, achevant sa course sur le canon de 50 qui l'a frappé. Le Capitaine Gufflet du 1er R.A. est atteint dans son véhicule blindé au moment où il dit « toutes les balles ne tuent pas » ; le capitaine Bricogne s'en va à pied, une arme à la main, on ne le reverra jamais plus, grièvement blessé, il meurt exsangue dans l'ambulance qui l'emmène en captivité.

Plus heureux, le capitaine Simon, dont le Pick-up s'est effondré dans un trou, sauve avec le Lieutenant Gambier, un Marsouin, puis à son tour, est recueilli par le conducteur du Train René Duval et son camarade Mottet.

Des Groupes se forment, bien décidés à sortir. Derrière les Brenn carriers du Sergent- Chef Oberauch, enfin débarrassés du boudin de fils de fer qui entrave ses barbotins, les ambulances du Médecin commandant Vignes et du Docteur Guillon s'enfoncent dans la nuit, guidées par la voie lactée qui mène à la délivrance. La dernière sanitaire saute sur une mine et brûle, son chauffeur sort des flammes, les blessés dont le Lieutenant André moribond, tous ont reçu double dose de morphine. Un camion déjà plein d'hommes, à qui s'accrochent des grappes humaines, roule dans l'obscurité, à chaque cahot un soldat s'effondre, le Capitaine Lalande et le Capitaine Messmer portent un Fusilier-marin blessé tout en discutant de l'utilité de connaître la langue allemande. Au passage on s'interpelle ''bonne chance Père Hirleman'' ''bonjour Radig'' ''à bientôt Rached'' . Deux heures du matin, un Bofors tracté bouche le passage, la barbe du Père Lacoin s'agite, une dernière poussée à bâbord et le tracteur arrache la pièce et sélance emmenant ses ''sakhos'' .

Le Capitaine de Lamaze, dont la Compagnie s'est égayée, me demande l'axe de marche, azimut 213, avec un groupe de Tahitiens et le Légionnaire Hardeveld, il s'en va dans la nuit claire. Un peu plus loin, une balle de mitrailleuse lui coupe l'artère fémorale droite, le Docteur Prochasson le recueille dans son camion, mais il meurt d'épuisement ''dites à mes parents et faites savoir à mes Légionnaires que je suis mort en soldat et en Chrétien'' sont ses dernières paroles.

Une Section de la 9ème Compagnie passe, en ordre, commandée par le Sergent-chef Pavitchevitch qui remplace l'Adjudant Ungerman blessé le 9 Juin (1).

Il est alors plus de 3 heures 30, les deux Compagnies d'arrière-garde du B.M.2 arrivent à la porte du champ de mines, elles ont réussi leur décrochage malgré la proximité de l'ennemi. Peu après se présentent les Brenn carriers du Sous-lieutenant Mantel, ils sont chargés de blessés et s'en vont vers la liberté. A quatre cents mètres de la position, le Chef de Section fait faire demi-tour à son Brenn Carrier et revient me chercher : nous sommes seuls, je lui confie ma boussole. Le ciel devient plus clair, l'aube, qui commence à poindre, amène le brouillard, et il fait froid malgré la capote endossée pour cette dernière nuit. Des véhicules égarés, circulent dans tous les sens. Nous traversons trois lignes allemandes d'où partent des rafales, puis des positions de batterie.

Une partie de la garnison trouve, enfin, le lieu de rendez-vous signalé par un bidon rempli de sable et d'essence en flamme. ''A côté du signal stationne un Military Police avec sa casquette rouge, aussi impassible dans le désert qu'un ''bobby'' en faction dans une rue de Londres'' raconte le Lieutenant Beauroir. Cent camions de la 101ème Compagnie du Train, et trente ambulances attendent, protégés par une Colonne de la 7ème Blindée Anglaise. L'Adjudant Maillet, accompagné de l'Adjudant Rouillon du 1er R.A, conduit son camion atelier avec en remorque, un tracteur de dépannage, le ''Bouledogue'' traînant un canon Bofors sur lesquels sont accrochés, en grappes, quatre-vingt survivants. Les deux conducteurs indochinois du Général sont là, avec le camion P.C. intact (2), le Médecin-Lieutenant Gosset panse les blessés, et les Britanniques servent du thé et un en-cas. Le Régiment d'Artillerie, très éprouvé, fait le compte de ses pertes, le Sous-lieutenant de Rauvelin, les Aspirants Rosenwald et Chambon sont tombés avant la sortie, le Lieutenant Bourget, serre-file, est tué, et le Lieutenant Kervizic porté disparu.

Quelques isolés rejoindront plus tard, retrouvés par des patrouilles d'automitrailleuses, d'autres perdus seront pris ou périront dans le désert(3), ainsi le Sous-lieutenant Koudoukou. Sur un effectif de 5 500 dont 3 600 présents à Bir-Hakeim, la Brigade compte encore 4 274 hommes valides et 229 blessés hospitalisés en Egypte. Les pertes subies pendant les combats du 27 Mai au 11 Juin s'élèvent à 332 tués (4) et 620 prisonniers blessés pour la plupart.

Et Bir-Hakeim n'est pas encore tombé, les troupes de l'Axe l'assiège toujours, Rommel fait venir en renfort la 15èmePanzers qui, avec la 90ème Légère allemande, la Division ''Trieste'' , les 3ème, 33ème, et 580ème Groupes blindés de reconnaissance, doit participer à l'assaut aval le 11 Juin. Tôt le matin, une formation aérienne importante survole longuement la place, sans provoquer de réaction de D.C.A, elle s'en retourne. Les vingt et un Groupes d'artillerie terminent leurs tirs de réglage, aucune réplique ne vient frapper les premières lignes allemandes, le tir cesse. L'infanterie progresse, entre dans la place où quelques soldats, blessés pour la plupart, tirent leurs dernières cartouches.

Que s'était-il donc passé au cours de la nuit écoulée?.... Le silence retombe sur ce coin de désert qui entre dans ''l'Histoire''.

Le 15 Août 1942, le cargo ''Nino Bixio'' , qui transporte quatre cents des nôtres, prisonniers, à Brindisi, est torpillé par un sous-marin, cent cinquante-quatre survivants de Bir-Hakeim sont portés « disparus en mer ».

 

La bataille de Saint-Marcel de la Liberté


 

La bataille de Saint-Marcel de la Liberté

Voici quelques précisions sur cette affaire de la bataille de Saint-Marcel. Il s'agit du témoignage d'un feldgendarme Von Straberguen de Ploërmel. Confirmé par une enquête de police menée en 1948. Deux groupes de la Feldgendarmerie sont intervenus à Saint-Marcel : le groupe 790 de Ploërmel et le groupe 750 de Vannes.
"Le dimanche 18 juin dans la matinée, 3 voitures ayant à leur bord 5 hommes sont parties de Ploërmel pour se rendre à Malestroit afin d’y surveiller le chargement d’un train de bétail. Ces voitures n’ont pas emprunté la route directe, elles ont fait un crochet par la Chapelle-Caro et le Roc-Saint-André pour passer ensuite par une route longeant le canal de l’Oust et conduisant à Malestroit.
En cours de route, ils tombèrent sur les barrages du maquis de Saint-Marcel, dont ils ignoraient l’existence. Un combat s’engagea immédiatement, mais devant la supériorité numérique du maquis, les feldgendarmes tentèrent de prendre la fuite. 12 hommes furent tués, 2 faits prisonniers et un seul, le feldgendarme Von Straberguen, fut blessé aux jambes et réussit à s’échapper, gagna le Roc-Saint-André où il donna l’alarme. L’unité stationnée au Roc-Saint-André téléphona à la compagnie de Malestroit pour la mettre au courant des incidents qui venaient de se dérouler. La compagnie stationnée à Malestroit partit seule à l’attaque mais devant la supériorité du maquis de Saint-Marcel, elle dut à son tour se replier et gagna le Roc-Saint-André. Dans la soirée les deux unités sont reparties à l’attaque du maquis, mais sans résultat. Dans la journée du 19, des renforts furent demandés au Feldkommandant  Schouls de Vannes. Renforts qui n’arrivèrent sur place que le lendemain, très tôt dans la matinée.
De grands combats se déroulèrent, mais la plupart des parachutistes avaient évacué le camp et les combats se terminèrent le 20 juin 1944."
Ce témoignage sera confirmé par le feldgendarme Von Straberguen, en traitement à l’hôpital d’Auray après sa blessure, et par les deux prisonniers feldgendarmes libérés par la troupe allemande alors qu’ils se trouvaient retenus prisonniers dans une maison de Saint-Marcel.

Romano

 

Le camp de Voves en 1944


Le camp de Voves en 1944

Le camp de Voves, aménagé en 1939 pour accueillir un centre d'instruction de la DCA, est utilisé en 1940 et 1941 par l'armée allemande pour le regroupement de prisonniers de guerre français.

A la fin de 1941, les autorités françaises cherchent à déplacer le camp d'Aincourt, dans l'actuel département du Val-d'Oise, où sont internés depuis octobre 1940 des militants communistes de la région parisienne.

C'est dans ce but que l'armée d'occupation accepte de restituer à l'administration française le camp de Voves. Le 5 janvier 1942, un premier groupe d'internés arrive d'Aincourt à Voves pour remettre les lieux en état.

Durant les mois d'avril et de mai suivants, des arrivées massives marquent le début du fonctionnement réel du camp. Les premiers internés viennent non seulement du camp d'Aincourt mais aussi de ceux de Gaillon, dans l'Eure, et de Châteaubriant, en Loire-Atlantique. D'autres transferts suivront, notamment en provenance des camps de Rouillé, dans la Vienne, d'Ecrouves, en Meurthe-et-Moselle, et de Pithiviers, dans le Loiret.

La grande majorité des internés est constituée de "politiques", principalement des militants communistes, mais quelques-uns sont, pour reprendre le vocabulaire de l'époque, des "indésirables", essentiellement des étrangers, et des "droit commun", trafiquants du marché noir ou repris de justice.

L'histoire du camp est marquée par l'importance du rôle joué par la direction politique communiste, bien sûr clandestine. Dans le but de former des cadres politiques et militaires pour la Résistance, elle crée une véritable université et organise des représentations théâtrales et des compétitions sportives. De façon plus dramatique, les prélèvements d'otages et les transferts d'internés vers les camps de concentration d'Auschwitz et de Mauthausen ainsi que plusieurs évasions spectaculaires ont également marqué l'histoire ce camp.

Dans la nuit du 5 au 6 mai 1944, quarante-deux internés s'évadent par un tunnel de cent quarante-huit mètres de long, creusé à partir de la baraque des douches et qui descend à deux mètres de profondeur pour passer sous la clôture du camp. Un détachement de SS prend alors le contrôle du camp et, le 9 mai, la totalité des internés est transférée à Compiègne, puis, quelques semaines plus tard, dans le camp de concentration de Neuengamme, près de Hambourg.

Il n'y aura que peu de survivants…D'août 1944 à 1947, le camp est à nouveau utilisé, cette fois pour accueillir des prisonniers de guerre allemands.

 

L'exode : de la zone Nord à la zone Sud


L'exode : de la zone Nord à la zone Sud

De 1940 à 1943

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Français s’exilent vers le sud de la France. D'abord, il y le grand exode en mai 1940 puis tout au long de la guerre. L’occupant fait peur aux Français ce qui les pousse à partir.

La perte de la guerre par les troupes française et l’envahissement de la France par les Allemands, poussent les Français, du Nord de la France, à s’exiler. Entre sept à huit millions de Français quittent tous : maisons, travails…, pour aller dans le Sud de la France où ils se croient en sécurité. Le chemin est très long et pénible. Ils doivent finir à pied, car les routes sont trop encombrées. De plus, les Allemands bombardent les routes où sont regroupés les Français en exil. La peur fait courir les gens vers les bois. Ils se réfugient dans les fermes des campagnes, elles aussi attaquées systématiquement. Des grappes de civils aux visages épuisés quittent les carrefours, abandonnant leurs brouettes et leurs chars à bancs, ils se cachent derrière les moindres taillis, se jettent dans les fossés dès qu’ils entendent le bruit de sirène des avions stukas en piqué.
Les militaires se rendent aux premiers véhicules allemands qui surgissent, noirs de poussière. Regroupés hâtivement, ils partent à pied, sans gardiens, en troupeau, sans savoir où ils vont, prenant à rebours la route des chars, aidant quelquefois les Allemands à dégager la route, en poussant les véhicules français dans les fossés.
Ce n’est pas seulement les Français qui fuient. Les juifs, Français, s’exilent aussi parce qu’ils sont menacés. Ils savent que les Allemands les persécutent, pour cela ils vont dans la zone qui n’est pas occupée par ces derniers : la zone libre dirigée, par Pétain. Ils ne peuvent pas utiliser le train, car les Allemands surveillent les lignes. Certains prennent ce risque, car ils ont de faux papiers, ce qui leur permet de ne pas se faire arrêter par la police allemande, mais si le contrôleur remarque que la pièce d’identité est fausse alors la personne est arrêtée et risque d’être envoyée dans les camps de concentration. Certains passent la frontière de la zone libre à pied avec un passeur. Le problème c’est que ça coût très cher, en plus ils peuvent être arrêté à n'importe quels moments de la traversé. De nombreux juifs ont recours à cette méthode de traversée, pour aller vers la liberté.

Certains Français vont aussi faire cette traversée pendant la guerre, mais contrairement aux juifs, ils ne sont pas clandestins. Ils ont le droit de se déplacer, mais c’est quand même risqué. Car, parfois les Allemands arrêtent des Français, sans raisons.

La fuite des grandes villes vers la campagne

Sur cette photographie, nous pouvons voir l’exode en direction de l'Ouest des Parisiens face à l'avancée des troupes allemandes, en juin 1940. 5 millions de personnes fuirent leur foyer pour échapper à l'envahisseur, et 2 millions quittèrent la région de Paris. En quelques jours, par exemple, le XIVe arrondissement de la capitale perdit 129 000 de ses 178 000 habitants.
Dans l’œuvre de Marie Chaix, Juliette chemin des cerisiers, on peut se rendre compte qu’à la campagne, les conditions de vie étaient difficiles. En effet, dans ce livre, une famille va habiter chez la mère d’une domestique durant cette période. Ils habitent à plusieurs dans un espace réduit, doivent se partager une faible quantité d’alimentation, et cela pour échapper au danger des grandes villes et pour pouvoir survire dans des lieux souvent plus sûrs

Romano

 

Situation du front de l’ouest en 1944


Situation du front de l’ouest en 1944

Alors que Patton voulait foncer vers Brest et Lorient à marche forcée, en profitant à plein de l'appui tactique de la résistance bretonne survoltée, Bradley, plus prudent - et dont les troupes étaient éprouvées par l’équipée normande - s’était méfié d'une contre-offensive sur ses flancs ou ses arrières ; il avait préféré envoyer Grow s'emparer de Saint-Malo et de Morlaix avant d'attaquer Brest, et il avait détourné Wood de Lorient pour investir d'abord Rennes et Vannes. Middleton qui commandait le 8è corps, englobant les deux divisions blindées, ne parviendrait jamais à trancher entre ces deux plans… Alors qu’ils étaient engagés dans la tactique définie par Patton, il donna l'ordre à ses deux divisionnaires de stopper leur progression et d'adopter le plan de Bradley. Grow devrait donc faire un détour par Dinan. Quant à Wood, déjà auréolé de la prise d’Avranches et ne souhaitant pas moisir en Bretagne, il avait foncé vers le sud et déjà atteint Derval le 3 août, Châteaubriant le 5. Des éclaireurs étaient même parvenus aux portes de Nantes… Lorsqu’on lui ordonna de tourner casaque !… Mais il faudrait attendre les camions d’essence pendant deux jours pour réexpédier Clarke de Derval vers Vannes, et Dager, de Châteaubriant vers Lorient !

Les conséquences de cette reculade furent irrémédiables pour les poches de l’Atlantique. Alors que l'amiral Matthiae n'aurait sans doute pas sacrifié ses équipages de Kriegsmarine dans un combat inégal et aurait sans doute rendu les clés de Lorient, l'arrivée de Fahrmbacher et de sa Wehrmacht changea la donne. Commandant en chef des troupes de l'ouest depuis un mois, Fahrmbacher était un homme de décision, un chef militaire redoutable, tout dévoué à son Fürher. Il mit ces quelques heures de répit à profit pour réorganiser ses vingt-cinq mille soldats et marins - dont pourtant, seulement un sur dix savait se battre à terre - derrière les défenses des installations portuaires et de la base sous-marine de Lorient, le repaire inexpugnable d'où étaient partis durant toute la guerre les raids mortels des U-Boote. Lorsque Patton, furieux, donna l'ordre de virer de bord et de reprendre la marche sur Lorient et Brest, on avait perdu vingt-quatre heures... Vingt-quatre heures qui coûteraient sept semaines d'enfer aux populations de Brest, neuf mois d'angoisse et de destructions à celles de Lorient, Saint-Nazaire, la Rochelle et Royan. Il est vrai que sur le grand échiquier de la guerre, ces cases oubliées semblaient de peu de valeur.

Ce qu’ignoraient sans doute tous ces généraux, c'est que dans la nuit du 4 août, Monty avait télégraphié à Londres que la situation en Bretagne était somme toute satisfaisante, que les troupes engagées suffiraient à la tâche et que la partie se jouait à l'Est. Alors que Fahrmbacher repoussait l'ultimatum US et contre-attaquait vers Auray et Vannes pour maintenir ses lignes de communication avec Saint-Nazaire, les blindés de Wood rappelés par Patton l'en empêchaient, prenaient Vannes et fonçaient enfin vers Lorient où les deux cent canons d’artillerie de marine avaient déjà été retournés vers le continent tandis qu’à Hennebont, les Allemands avaient fait sauter le pont sur le Blavet. Devant une telle ceinture de feu, il aurait fallu un appui aérien et de l’infanterie… Les blindés US firent la pause, négligeant l’appui tactique que constituaient les bataillons FFI. Ceux-ci, pourtant, ne se laissant pas impressionner, franchirent la rivière, s'emparèrent d’Hennebont puis des hauteurs de Caudan dominant le port de Lorient… Avant d’attendre neuf mois pour camper sur le quai des Indes.

Pour les FFI et FTP bretons, cette reculade ne serait jamais admise ; de même que les blessures de Saint-Marcel et du débarquement fantôme de Quiberon ne seraient jamais cicatrisées. Jusqu’à la fin, ils auraient une revanche à prendre et ils se méfieraient des tergiversations d'état-major. Rappelons en effet que dans la nuit du 5 au 6 juin 44, soit six heures avant le débarquement en Normandie - et alors que Saint-Nazaire essuyait de violents bombardements de diversion - plusieurs commandos parachutistes furent largués sur le Morbihan et les Côtes-du-Nord… Avec l'aide de la résistance locale, ils avaient pour mission de sécuriser deux zones de parachutage destinées à accueillir un régiment complet avec l'armement adéquat… * Tout cela en prévision d'un débarquement bis sur la presqu'île de Quiberon qui fixerait dans cette région des divisions allemandes qu'on enverrait sinon sur le front normand ! Rien de moins. Consignes contradictoires, chicaneries entre FTP et FFI sur la répartition des armes, manque d'esprit de suite de l'état-major allié, l’opération tourna au fiasco. On avait créé dans les rangs de la résistance bretonne un espoir insensé. Dans l'enthousiasme et l’improvisation, elle avait été conduite à de multiples imprudences dont les conséquences seraient désastreuses. C'est dans ce cadre que s'inscrivit la défense du maquis de Saint-Marcel entre le 18 et le 20 juin 44 et que s’abattirent les représailles sur les populations riveraines de cette « petite France » faussement libérée. Comme on le rééditerait un mois plus tard dans le Vercors, on venait d’engager des milliers d’hommes sous-équipés dans un combat perdu d’avance.