jeudi 5 mai 2016

Témoignage de Monsieur Auvin Roger.



Témoignage de Monsieur Auvin Roger.
Présentation de la personne 
Monsieur Roger Auvin est né le 20 mars 1908 à Limalonges. Ainé d’une famille de six enfants, il intégra le régiment en 1928 pour une période de douze mois. 
Il a obtenu la médaille d’argent car il a été classé premier tireur de sa section. Il s’est marié en 1931 et a eu deux fils.
Sa Vie pendant la Guerre 
"Les affiches dans les communes, les tambours de ville, nous ont annoncé ce que nous avions déjà pressenti, l’arrivée d’une guerre ». 
Comme tout citoyen à cette époque, Monsieur Auvin avait un livret de matricule. Il fut mobilisé à Châtellerault au début du mois de septembre 1939. La France n’était pas équipée pour la guerre, si bien qu’à son arrivée à Châtellerault, il n’avait pour habit qu’un chandail et une capote.
De Châtellerault, le convoi militaire alla vers la Lorraine puis à Thionville. Il sillonnait de bourg en bourg jusqu’à la ligne Maginot. 
M. Auvin était dans les pionniers, derrière c’étaient les actives. Comme armes, il se servait d’un mousqueton. 
Le couchage se faisait n’importe où. Ils avaient comme nourriture des pommes de terre. C’était une cuisine dite « popote »."
Il n’y avait pas de tranchées pendant la guerre 1939-1945 mais des abris souterrains qui étaient peu utilisés.
Pour lui les Allemands étaient comme les Français. Lorsqu’il prononce cette phrase, Monsieur Auvin veut nous faire comprendre que tous les hommes, qu’ils soient Allemands, Français ou autres, avaient pour devoir de servir leur pays même s’ils étaient contre cette guerre.
"La guerre nous y étions, car nous avons été obligés d’y aller, seul les jeunesses hitlériennes, la gestapo étaient entrainés à ça, nous, on avait rien demandé. 
Quelques fois après le début de la guerre, je suis parti en permission chez moi. Mes compagnons ont été faits prisonniers, quelques-uns ont été blessés mais aucun n’a disparu. Après ma permission, on m’a envoyé à l’usine de Châtellerault pour faire des armes, des grenades en particulier. 
Quant à ma femme, elle est restée à Limalonges où nous avions une épicerie-quincaillerie. Elle s’occupait de nos deux garçons. Une chambre avait été réquisitionnée pour loger un allemand pendant trois mois. Il était sympathique, c’était une personne comme toi et moi qui n’avait qu’une hâte : rentrer chez lui parmi les siens."
 
Le Maquis
M. Auvin aurait pu faire partie du Maquis du canton de Sauzé-Vaussais et Limalonges. Mais lorsqu’il a assisté à la réunion, il a refusé.
« Je n’ai pas voulu intégrer les maquisards car pour moi, chaque acte commis incitait des représailles sanglantes de la part des Allemands. 
Beaucoup de jeunes sont entrés dans le Maquis car ils ne savaient pas où aller et surtout pas au Service travail obligatoire en Allemagne. Alors ils devenaient Maquisards. 
À la fin de la guerre deux femmes ont été rasées par le maquis. Sans vraiment de preuve. À quoi cela servait ? ».
 
Après la seconde Guerre mondiale, les femmes qui étaient soupçonnées d’avoir eu des liaisons avec des Allemands, ont été rasées, humiliées et parfois violentées.
L’après-guerre 
"Il y a eu trois mois d’occupation après mon retour chez moi, ma femme et moi-même étions très occupés dans notre magasin. Tout le monde venait acheter avec les tickets. Les gens en possédaient plus ou moins selon leur situation, chaque famille avait son quota. ». 
Ses opinions sur la guerre 1939-1945 
"Fort heureusement je n’ai déploré aucun décès dans ma famille, malheureusement, ce ne fut pas le cas pour des milliers de familles. 
Cette guerre, pour moi, n’a servi à rien, simplement à affaiblir des pays et mettre des personnes dans la tristesse. 
Pour terminer mon article, je dirais que cette guerre fut pour moi sept ans de douleurs physiques et morales. Cela laisse des plaies intérieures qui ne se voient pas mais qui ne s’effacent jamais". 
Auvin Roger 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire