Invasion de la Belgique en 1940
Le 10 mai 1940 à partir de 4h du matin, sans aucune
déclaration de guerre, les Allemands lancèrent leurs bombardiers (IVe Fliegerkorps)
en vagues serrées sur les aérodromes, les gares et les nœuds de communication
belges (la gare de Jemelle fut le premier site bombardé). En quelques minutes
la moitié de l'aviation belge fut réduite à néant, la plupart des appareils
détruits au sol. Les troupes terrestres allemandes passèrent la frontière entre
Malmédy et Burg Reuland et furent rapidement engagés par les Chasseurs
ardennais. Pendant ce temps les planeurs allemands déposaient dans le dos des
Belges 400 parachutistes. Les bérets verts (Chasseurs ardennais) se montrèrent
cependant à la hauteur et annihilèrent les parachutistes et contenirent les
troupes allemandes et stoppèrent pendant 5 heures une colonne de Panzers.
Les parachutistes allemands prirent leur revanche en
prenant 2 ponts sur le canal Albert et en capturant le fort d'Eben-Emael, un
exploit retentissant. Les Allemands dans un premier temps trompèrent les Belges
en larguant de faux parachutistes (en fait des mannequins) pour attirer leur
feu pendant que des planeurs déposaient les vrais parachutistes près de leur
objectifs, voir dans le cas du fort directement dans celui-ci ! Le fort
résistera jusqu'au 11 mai. Cet exploit avait été bien préparé en fait par les
Allemands avec notamment des maquettes précises du fort. Le fort d'Eben-Emael
était un verrou important et incassable pour tout attaquant, du canal Albert à
Maestricht. Cette monstrueuse forteresse était insensible aux pièces
d'artillerie lourdes et aux bombardements et à tout autre assaut classique, le
choix des parachutistes fut donc judicieux (le seul possible en fait).
Pendant ce temps le gros de l'armée
allemande n'était pas restée sans rien faire et les premiers panzers
franchirent le canal Albert le même jour vers 17h. Les Belges également ne
restèrent pas sans rien faire face à l'avancée allemande, mais la Luftwaffe
stoppa net toutes leurs contre-attaques et ce premier front défensif fut
irrémédiablement enfoncé par les Allemands. Les Belges se replièrent donc sur
la rive gauche de la Meuse et la ligne K.W. à partir du 12 Mai. De nombreuses
unités cependant, encerclées par les blindés allemands ou attaquées par les
Stukas furent anéanties.
Le 14 mai, l'armée belge était
solidement installée derrière la ligne K.W. avec ses défenses antichars et ses
fortins bétonnés. Le 15 mai, la reddition des Pays-Bas, libéra la 18e armée
allemande. Les Belges se défendirent avec acharnement en causant de lourdes
pertes aux Allemands. Cependant les Allemands parvinrent à Louvain à se frayer
un passage entre les Belges et le BEF (British Expeditionary Force). Cette
brèche fut colmatée, mais les Français furent quant à eux repoussés jusqu'à
l'Escaut
A l'arrière du front, c'était un
désordre indescriptible. Les hordes de réfugiés encombraient les routes,
ralentissant l'arrivée des renforts et du ravitaillement. De plus une paranoïa
collective (parachutistes, 5e colonne, espions ...) s'installa causant de
nombreuses bavures. Un général-major belge en uniforme échappa de justesse au
peloton d'exécution parce-que d'autres militaires belges trouvaient sa carte
d'identité trop petite. Le 16 mai la menace d'un encerclement se faisait de
plus en plus nette pour les Alliés.
Du 16 au 20 mai, la poussée des
Allemands devenait de plus en plus forte, surtout dans le sud-ouest et ceux-ci
atteignirent Abbeville le soir du 20 mai. Le haut commandement français pour
contrer les Allemands ordonna une offensive à partir de la poche vers le sud
alors qu'eux-mêmes attaqueraient vers le nord. Cependant cette tentative échoua
et la percée du front français à Sedan et sur la Meuse était de très mauvaise
augure
Le 22 mai l'armée belge était dans
un mauvais état et n'était plus capable de participer à la contre-attaque des
Alliés vers le sud. Cependant pour soulager les forces des Alliés, le front
belge fut encore étendu pour atteindre plus de 90 km de large. Le 23 mai c'est
l'échec de la contre-attaque venant du sud. De leur côté les Britanniques
perdaient Cambrai et abandonnait Arras. Les Belges se retiraient quant à eux
sur la Lys. Lors de la bataille de la Lys, les 11 divisions belges encore en
état de se battre firent face à 20 divisions allemandes déchaînées. La bataille
dura du 24 au 27 mai et fut terrible. Les Allemands lâchèrent toute la
puissance de la Luftwaffe sur les pauvres Belges qui résistaient avec
vaillance.
Le 26 les Allemands lancèrent des
troupes fraîches dans la bagarre. Les Belges demandèrent aux Britanniques une
contre-attaque pour les soulager mais ces derniers préparaient déjà leur
rembarquement de Dunkerque. Le système défensif belge prenait eau de toute
part. Le 27 mai, les dernières réserves belges furent lancées dans la bagarre
mais elles étaient très maigres. Les troupes manquant de munitions se battaient
même à la baïonnette et l'artillerie était réduite au silence. A l'arrière le
désordre était indescriptible. Le 27 mai à 15h30 le roi informait les Alliés de
son intention de demander une armistice. A 22 heures les Allemands demandèrent
aux Belges une capitulation sans condition. Le 28 mai tôt le matin les Belges
capitulèrent, bien qu'à l'est du pays le fort de Pepinster résistait toujours.
Les étend arts et les drapeaux échappèrent cependant aux Allemands.
Les chars belges dépourvus de
radio, mal ravitaillés furent utilisés sans discernement et souvent stupidement
perdus. Ils furent détruits les uns après les autres par un ennemi trop
puissant. Les derniers chars belges combattirent sur la Lys. Percés de toute
part, ils continuèrent à se battre jusqu'à la fin.
Romano
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