La campagne de Pologne (2)
Publié le 06/11/2013 à 22:59 dans Histoire racontée - Ajouter un commentaire
La campagne de Pologne (2)
Opération Fall Weiss
Le plan d'attaque allemand visait à envahir par surprise le territoire polonais pour empêcher toute tentative de mobilisation et de concentration de l'armée polonaise, et à détruire le gros de son armée, situé à l'ouest de la ligne Vistule-Narew, par deux attaques convergentes, l'une venant de Silésie et l'autre de Poméranie et de Prusse-Orientale. Pour cette opération, les Allemands disposaient d'un Groupe d'armées Nord et d'un Groupe d'armées Sud.
Le Groupe d'armées Nord, sous les ordres du général Von Bock, comprenait la IIIe et la IVe armée. Il avait pour mission d'établir la communication entre l'Allemagne et la Prusse Orientale, et, à partir de cette dernière, de progresser vers Varsovie pour couper l'ennemi au nord de la Vistule. Le Groupe d'armées Sud regroupait les VIIIe, Xe et XIVe armées et était placé sous les ordres du général Von Rundstdedt. La Xe armée, venant de Silésie, devait attaquer en direction de Varsovie, entre Zawiercie et Wieluń, afin de contrôler les passages de la Vistule, et, avec le Groupe d'armées Nord, détruire les poches de résistance en Pologne occidentale. La XIVe armée renforcerait le flanc droit de cette attaque tandis que la VIIIe armée protégerait le flanc gauche entre Poznań et Kutno. De son côté, la Luftwaffe détruirait l'aviation polonaise, disloquerait les liaisons ferroviaires et appuierait les troupes au sol. Sur mer, la Kriegsmarine assurerait la libre utilisation des routes maritimes vers la Prusse-Orientale et bloquerait le golfe de Dantzig.
Le plan d'attaque des Allemands était audacieux. La Xe armée devait progresser vers Varsovie, distante d'environ 270 km, sans tenir compte de ses flancs ni de ses arrières. Elle anéantirait rapidement les défenses polonaises à l'ouest de la Vistule, empêchant ainsi les Polonais de se retirer derrière le fleuve pour organiser une nouvelle ligne de résistance. Au même moment, des attaques ayant pour but de retenir l'ennemi seraient lancées depuis la Slovaquie, la Poméranie et la Prusse-Orientale. Le succès de cette opération reposait sur la rapidité des Allemands à coordonner toutes leurs forces. La présence de puissantes forces françaises à l'ouest exigeait que l'offensive fût rapide et décisive.
Le plan de défense polonais
En temps de paix, l'armée polonaise comprenait 30 divisions d'infanterie, 12 brigades de cavalerie, 2 brigades motorisées et un certain nombre d'unités du génie, d'artillerie, de chars et de transmissions. Elle possédait environ 250 chars dont seule une centaine pouvait être considérée comme efficace. Les autres se révélaient obsolètes. L'artillerie était inférieure à celle des Allemands, aussi bien numériquement que qualitativement. Les forces aériennes rattachées à l'armée comptaient 15 escadrilles de chasse, 12 groupes de bombardiers de reconnaissance, 4 escadrilles de bombardiers et 12 escadrilles de liaison, soit un total de 210 bombardiers et bombardiers en piqués et 150 chasseurs. Ces appareils étaient considérés comme dépassés et ne faisaient pas le poids face à la Luftwaffe. La marine polonaise se limitait à 4 destroyers, 5 sous-marins, 2 canonnières, 1 mouilleur de mines et 6 dragueurs de mines. Il y avait aussi les corps de défense frontalière (KOP), chargés de protéger la frontière orientale, et la "défense nationale", composée de réservistes et d'hommes n'ayant pas atteint l'âge de la conscription. L'armée active atteignait des effectifs s'élevant à environ 370 000 hommes et les réserves, 2 800 000 hommes.
À la mobilisation, l'infanterie devait passer de 30 à 39 divisions tandis que les autres unités devaient être renforcées. Il était également prévu que les forces aériennes polonaises soient divisées en une brigade de bombardiers et une brigade de chasseurs. Tout avis de mobilisation pouvant servir de prétexte à une invasion allemande, les trois quarts des forces polonaises devaient se présenter à leurs centres de recrutement par appel individuel dans les 72 heures. Les autres devaient être convoqués par voie d'affiches. Ainsi, la mobilisation s'avéra très lente, de sorte que 20 % des réservistes n'atteignirent jamais leurs unités de destination.
Devant le risque d'attaque de la part des Allemands, les Polonais avaient établi un plan de défense ayant pour but d'éviter la destruction des unités polonaises avant l'offensive des Alliés à l'ouest en infligeant le plus de pertes possible aux Allemands, en défendant certaines zones indispensables à la conduite de la guerre et en exploitant toutes les occasions de contre-attaquer avec leurs réserves. Ils décidèrent d'appliquer, pendant la première phase de la campagne, une technique défensive mobile qui leur permettrait le maintien d'un front de défense ferme sur les fortifications proches de la frontière. En ce qui concerne l'aviation, la brigade de bombardiers avait pour objectif d'attaquer les troupes allemandes et leurs voies de communication. La brigade de chasseurs devait assurer la défense contre les attaques aériennes. A suivre….
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