La Révolution Française (1)
2 novembre 1789
Nationalisation des biens du clergé
Nationalisation des biens du clergé
Le contexte
L'un des principaux problèmes qui apparaît dans les premiers mois de la Révolution concerne les recettes fiscales. En 1788 les fermes avaient eu un rendement de 153 millions alors qu'en 1790 leur rendement ne s'élève qu'à 18 millions de livres soit seulement 11%. Le problème ne vient pas d'un budget déséquilibré puisque les dépenses restent relativement stables passant de 731 millions en 1789 à 822 millions en 1791 mais plutôt de la trésorerie. Le déficit du trésor s'accroissant donc de mois en mois, il était impératif de pallier aux problèmes financiers de la France : « Vous délibérez. Et la banqueroute est à vos portes ! » Tonnera Mirabeau avec raison. Les tentatives d'emprunt de Necker lancé en août 1789 l'un de 30 millions l'autre de 80 millions avaient échouées ne rapportant que le cinquième des sommes espérées, les nouveaux impôts ainsi que la contribution patriotique ne rentreront pas avant 1793, les dons patriotiques encouragés par les députés qui apportaient les boucles d'argents de leur soulier avaient tout juste rapporter 1 millions en mars 1790, la banques d'escompte à laquelle l'Etat devait déjà 155 millions hésitait à s'engager d'avantage. Le pays étant acculé, il fallait bien se résigner à prendre l'argent où il se trouvait : dans les coffres du clergé. Louis XIV lui même n'avait il pas écrit : « Les rois sont seigneurs absolus de tous les biens tant des séculiers que des ecclésiastiques pour en user comme sages économies, c'est à dire selon les besoins de l'Etat »
La fortune de l'Eglise était considérable et tentait depuis plus d'un siècle certains hommes d'état. Les derniers scrupules pour s'emparer de cette fortune pouvaient maintenant tomber. Constituée en partie par la volonté des mourants, la fortune du clergé n'était qu'un dépôt des fidèles donc des citoyens entre ses mains et l'Etat donc les citoyens avaient maintenant besoin de cet argent. Un autre groupe de Constituants, qu'on pourrait qualifier d'anticatholique, poussait également dans ce sens. Ce groupe là trouvait intéressant de brouiller le clergé avec la Révolution et en ruinant l'Eglise de détruire le corps ecclésiastique. Rabaud Saint-Etienne dira au lendemain du vote sur la nationalisation : « Le clergé n'est plus un ordre ! Il n'est plus un corps, il n'est plus une république dans l'empire .... Les prêtres pourront marcher à la cadence de l'Etat. Il ne reste plus qu'à les marier » Ce même groupe agira avec le même but lors de la Constitution civile du clergé. (A suivre)
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