L’histoire du 3ème Reich (Fin)
Incapable de se contraindre au travail régulier et suivi depuis sa jeunesse bohême de Vienne, le « dictateur paresseux » (Martin Broszat) n'avait pas d'horaires de travail fixes, négligeait souvent de réunir ou de présider le conseil des ministres, était parfois longuement introuvable même pour ses secrétaires, et ne faisait le plus souvent que survoler les dossiers et les rapports. Au contraire du très bureaucratique Staline, Hitler détestait la paperasserie, et n'a de sa vie rédigé qu'un seul mémorandum, celui sur le Plan de Quatre Ans (1936), qu'il n'a d'ailleurs fait lire qu'à deux ou trois personnes dont Göring et le chef de l'armée Verner Von Blomberg.
Ses directives étaient souvent purement verbales ou rédigées en des termes assez généraux pour laisser à ses subordonnés une assez grande latitude d'action.
Sa santé n'a cessé de ce dégradé dans les dernières années de la guerre. Déprimé et insomniaque, vieillissant, voûté et tremblant (peut-être atteint sur la fin de la maladie de Parkinson), bourré de médicaments par son médecin le Dr. Morrell, Hitler était surtout absorbé par les opérations militaires et hanté en son sommeil, de son propre aveu, par la position de chacune des unités détruites sur le front de l'Est. C'est bien avant de passer à l'acte qu'il évoquait devant ses proches le suicide comme la solution de facilité qui permettrait d'en finir en un instant avec ses ennuis.
Il est établi que Hitler donna des ordres spécifiques pour que Johann Georg Elser, l’auteur de l’attentat de Munich qui aurait pu le tuer en novembre 1939, ne fut ni exécuté, ni même mis dans une situation où ses jours seraient en danger. Pourquoi ? Peut-être pour organiser un grand procès-spectacle à la fin de la guerre, où les Britanniques auraient été mis en cause. Elser fut interné au camp de Dachau et assassiné d'une balle dans la nuque le 5 avril 1945, peu avant la défaite allemande.
Il donna également des ordres pour qu’un certain nombre d’Allemands d’origine juive s’étant distingués pendant la Première Guerre mondiale ne soient pas inquiétés. Ce point était à l’origine une demande du maréchal Hindenburg, à rapprocher de la phrase de Göring, « Je suis celui qui décide qui est Juif et qui ne l’est pas ». Toutefois, la plupart des anciens combattants juifs déportés au ghetto surpeuplé de Terezinstadt, dont les nazis avaient fait un camp modèle pour berner efficacement la Croix-Rouge, n'eurent le droit en fait qu'à un sursis, puisque les trains emmenaient ensuite périodiquement les prisonniers à Auschwitz-Birkenau où la plupart périrent liquidés dans les chambres à gaz.
Hitler a pris comme symbole pour son mouvement le svastika (croix gammée), déjà symbole de diverses organisations racistes (en allemand « Volkisch ») comme la Société Thulé. Le svastika est à la base indien, et est un signe de vie. Le symbole nationaliste utilisé dès la fin du XIXe siècle l’a repris à l’identique, mais en sens inverse, comme pour en retourner aussi la signification (le « Viva la muerte » des phalanges espagnoles n’était pas loin) ; le salut que Mussolini, repris par la suite par Hitler à partir de 1926, demandait de ses troupes était exactement celui des légionnaires de l’empire romain saluant l’Empereur, mais aussi des gladiateurs qui l’exécutaient avant de mourir (le fameux rite du « Avé Caesar, morituri te salutant »).
Nombre de rumeurs circulèrent sur la possibilité qu’Hitler aurait survécu la fin de la guerre. Le FBI mena des enquêtes jusqu’en 1956 sur des centaines de pistes plus ou moins sérieuses. Mais dès la chute de Berlin, les services secrets soviétiques avaient récupéré une grande partie du corps.
En juin 1946, les témoins, prisonniers du NKVD dirigé par Lavrenti Beria, sont transportés à Berlin, dans le parc du bunker. Ils indiquent l’endroit où ils ont enflammé, puis enterré le corps de Hitler et celui de sa femme. L’emplacement correspond à l’exhumation réalisée par le SMERSH un an plus tôt. On en profite pour procéder à de nouvelles fouilles et on déterre quatre fragments de crâne. Le plus grand est transpercé par une balle. L’autopsie réalisée fin 1945 se trouve en partie confirmée : les médecins y notaient en effet l’absence d’une pièce maîtresse du crâne, celle qui justement permet de conclure qu’Hitler s’est suicidé par arme à feu. Le puzzle est désormais complet.
Ces éléments ne sont toutefois pas diffusés par Beria. Staline lui-même n’en aurait pas été tenu informé, ce qui expliquerait qu’il ait soupçonné les Occidentaux d’avoir recueilli le dictateur déchu. Pour tenter d’expliquer ce surprenant silence des soviétiques sur ces preuves indubitables prouvant la mort d’Hitler, il a été avancé que ce doute aurait pu servir à viser l’Espagne franquiste, dernier bastion du fascisme en Europe après la chute des régimes allemand et italien, laissant insinuer qu’Hitler y aurait trouvé refuge et offrant ainsi à l’Armée rouge un prétexte pour traverser l’Europe de l’Ouest afin de renverser le régime de Franco.
Concernant les restes des époux Hitler, ils sont pudiquement oubliés. Il faut attendre 1970, et l’ère Brejnev, pour que le chef du KGB Youri Andropov les fasse détruire par le feu, toujours sans divulgation de cette incinération. Mais le crâne et les dents d’Hitler, conservés dans les archives, échappent à la crémation. On n’en apprend l’existence qu’après la chute de l’URSS. En 2000, la partie supérieure du crâne du dictateur devient même l’une des curiosités d’une exposition moscovite organisée par le Service fédéral des archives russes pour marquer le cinquante-cinquième anniversaire de la fin de la guerre. Fin
Sa santé n'a cessé de ce dégradé dans les dernières années de la guerre. Déprimé et insomniaque, vieillissant, voûté et tremblant (peut-être atteint sur la fin de la maladie de Parkinson), bourré de médicaments par son médecin le Dr. Morrell, Hitler était surtout absorbé par les opérations militaires et hanté en son sommeil, de son propre aveu, par la position de chacune des unités détruites sur le front de l'Est. C'est bien avant de passer à l'acte qu'il évoquait devant ses proches le suicide comme la solution de facilité qui permettrait d'en finir en un instant avec ses ennuis.
Il est établi que Hitler donna des ordres spécifiques pour que Johann Georg Elser, l’auteur de l’attentat de Munich qui aurait pu le tuer en novembre 1939, ne fut ni exécuté, ni même mis dans une situation où ses jours seraient en danger. Pourquoi ? Peut-être pour organiser un grand procès-spectacle à la fin de la guerre, où les Britanniques auraient été mis en cause. Elser fut interné au camp de Dachau et assassiné d'une balle dans la nuque le 5 avril 1945, peu avant la défaite allemande.
Il donna également des ordres pour qu’un certain nombre d’Allemands d’origine juive s’étant distingués pendant la Première Guerre mondiale ne soient pas inquiétés. Ce point était à l’origine une demande du maréchal Hindenburg, à rapprocher de la phrase de Göring, « Je suis celui qui décide qui est Juif et qui ne l’est pas ». Toutefois, la plupart des anciens combattants juifs déportés au ghetto surpeuplé de Terezinstadt, dont les nazis avaient fait un camp modèle pour berner efficacement la Croix-Rouge, n'eurent le droit en fait qu'à un sursis, puisque les trains emmenaient ensuite périodiquement les prisonniers à Auschwitz-Birkenau où la plupart périrent liquidés dans les chambres à gaz.
Hitler a pris comme symbole pour son mouvement le svastika (croix gammée), déjà symbole de diverses organisations racistes (en allemand « Volkisch ») comme la Société Thulé. Le svastika est à la base indien, et est un signe de vie. Le symbole nationaliste utilisé dès la fin du XIXe siècle l’a repris à l’identique, mais en sens inverse, comme pour en retourner aussi la signification (le « Viva la muerte » des phalanges espagnoles n’était pas loin) ; le salut que Mussolini, repris par la suite par Hitler à partir de 1926, demandait de ses troupes était exactement celui des légionnaires de l’empire romain saluant l’Empereur, mais aussi des gladiateurs qui l’exécutaient avant de mourir (le fameux rite du « Avé Caesar, morituri te salutant »).
Nombre de rumeurs circulèrent sur la possibilité qu’Hitler aurait survécu la fin de la guerre. Le FBI mena des enquêtes jusqu’en 1956 sur des centaines de pistes plus ou moins sérieuses. Mais dès la chute de Berlin, les services secrets soviétiques avaient récupéré une grande partie du corps.
En juin 1946, les témoins, prisonniers du NKVD dirigé par Lavrenti Beria, sont transportés à Berlin, dans le parc du bunker. Ils indiquent l’endroit où ils ont enflammé, puis enterré le corps de Hitler et celui de sa femme. L’emplacement correspond à l’exhumation réalisée par le SMERSH un an plus tôt. On en profite pour procéder à de nouvelles fouilles et on déterre quatre fragments de crâne. Le plus grand est transpercé par une balle. L’autopsie réalisée fin 1945 se trouve en partie confirmée : les médecins y notaient en effet l’absence d’une pièce maîtresse du crâne, celle qui justement permet de conclure qu’Hitler s’est suicidé par arme à feu. Le puzzle est désormais complet.
Ces éléments ne sont toutefois pas diffusés par Beria. Staline lui-même n’en aurait pas été tenu informé, ce qui expliquerait qu’il ait soupçonné les Occidentaux d’avoir recueilli le dictateur déchu. Pour tenter d’expliquer ce surprenant silence des soviétiques sur ces preuves indubitables prouvant la mort d’Hitler, il a été avancé que ce doute aurait pu servir à viser l’Espagne franquiste, dernier bastion du fascisme en Europe après la chute des régimes allemand et italien, laissant insinuer qu’Hitler y aurait trouvé refuge et offrant ainsi à l’Armée rouge un prétexte pour traverser l’Europe de l’Ouest afin de renverser le régime de Franco.
Concernant les restes des époux Hitler, ils sont pudiquement oubliés. Il faut attendre 1970, et l’ère Brejnev, pour que le chef du KGB Youri Andropov les fasse détruire par le feu, toujours sans divulgation de cette incinération. Mais le crâne et les dents d’Hitler, conservés dans les archives, échappent à la crémation. On n’en apprend l’existence qu’après la chute de l’URSS. En 2000, la partie supérieure du crâne du dictateur devient même l’une des curiosités d’une exposition moscovite organisée par le Service fédéral des archives russes pour marquer le cinquante-cinquième anniversaire de la fin de la guerre. Fin
Josué Matthieu
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