La veille du déparquement allié
Le 5 juin – 25 août 1944. Soit, la veille du déparquement allié, jusqu’à la libération de Paris. Pas de chichi, de présentation, de période de rodage. On est dedans dès la première ligne. Avec les commandants en chefs, Eisenhower, Montgomery, Bradley, à discuter si on lance l’opération maintenant, dans 6 heures ou dans 2 jours. Un bulletin météo chasse l’autre. Dans cette phase préparatoire, ce qui est passionnant, c’est la gestion de l’information, ce qu’on laisse filtrer ou pas. Y compris du côté français d’ailleurs, dont les codes de brouillages étaient si succincts, que les anglais s’en méfiaient comme de la peste, et ne livraient aucune autre info à De Gaulle ! Les relations entre Roosevelt, Churchill et De Gaulle sont d’ailleurs gratinées ! Sans oublier les relations avec Staline, tenu très au courant de la situation, et qui s’impatiente du débarquement, pour voir le front de l’Est soulagé. Information, mais aussi désinformation : avec l’opération Fortitude, un deuxième front totalement fictif (avec chars gonflables, silhouettes en carton !) destiné à tromper l’ennemi. Et qui fonctionna au-delà des espérances ! Passionnants aussi les allers -retours que fait l’auteur entre les QG allié et allemand, opposant ainsi les deux points de vue, montrant comment le maréchal Rommel, alors commandant en chef de la Wehrmacht sur le front ouest, essaie d’anticiper, et de convaincre Hitler de renforcer impérativement le secteur de la Manche avec des troupes déplacées du sud de la France. En vain.
Le jour le plus long… L’approximation de l’opération laisse songeuse…
Notamment à Omaha, la plus meurtrière. 30% des pertes humaines de la journée du 6 juin. sont à décompter sur la seule plage d’Ohama. Le pilonnage de la côte par les croiseurs et les avions a été inefficace, trop approximatif. Erreurs de relevés, de calculs, et les barges de débarquement déchargeaient leur occupants et matériel beaucoup trop tôt, entrainant des noyades par milliers. Les pauvres types sautaient dans la flotte avec 45 kg de barda sur le dos. Et sans compter les paras, qui étaient mitraillés avant même de toucher terre, parce que largués sans précision… Le peu d’hommes arrivant sur le sable était fauché illico par les rafales ennemies. Les chars amphibies coulaient, le matériel ne suivait pas. Les anglo-canadiens ont eu plus de chance à Gold. « Bloody Omaha » fut un véritable jeu de massacre, et l’auteur dresse des portraits rapides de soldats, des anecdotes, illustrant son propos, montrant l’horreur dans ce qu’elle a de plus quotidien. Précisons que chacune de ces anecdotes, souvenirs, sont dument répertoriées, annexées, recoupées. On ne parle pas de soldats lambda, mais l’auteur cite les noms, les grades, tout est extrêmement précis. Apparait alors un nom resté célèbre, Sainte Mère l’Eglise, première commune libérée par les américains. La réaction des populations locales est souvent incomprise des alliés. En effet, les Normands ne savaient pas toujours à qui ils avaient affaire, et craignaient surtout qu’une fois les américains passés, les Allemands ne reviennent. Là encore, beaucoup de petites histoires illustrent l’incompréhension des forces alliées face aux Normands, et vis-versa, et le rôle jouée par les groupes de Résistance (dont les américains ont fini par comprendre le bien fait, les incluant souvent dans les plans de bataille).
Notamment à Omaha, la plus meurtrière. 30% des pertes humaines de la journée du 6 juin. sont à décompter sur la seule plage d’Ohama. Le pilonnage de la côte par les croiseurs et les avions a été inefficace, trop approximatif. Erreurs de relevés, de calculs, et les barges de débarquement déchargeaient leur occupants et matériel beaucoup trop tôt, entrainant des noyades par milliers. Les pauvres types sautaient dans la flotte avec 45 kg de barda sur le dos. Et sans compter les paras, qui étaient mitraillés avant même de toucher terre, parce que largués sans précision… Le peu d’hommes arrivant sur le sable était fauché illico par les rafales ennemies. Les chars amphibies coulaient, le matériel ne suivait pas. Les anglo-canadiens ont eu plus de chance à Gold. « Bloody Omaha » fut un véritable jeu de massacre, et l’auteur dresse des portraits rapides de soldats, des anecdotes, illustrant son propos, montrant l’horreur dans ce qu’elle a de plus quotidien. Précisons que chacune de ces anecdotes, souvenirs, sont dument répertoriées, annexées, recoupées. On ne parle pas de soldats lambda, mais l’auteur cite les noms, les grades, tout est extrêmement précis. Apparait alors un nom resté célèbre, Sainte Mère l’Eglise, première commune libérée par les américains. La réaction des populations locales est souvent incomprise des alliés. En effet, les Normands ne savaient pas toujours à qui ils avaient affaire, et craignaient surtout qu’une fois les américains passés, les Allemands ne reviennent. Là encore, beaucoup de petites histoires illustrent l’incompréhension des forces alliées face aux Normands, et vis-versa, et le rôle jouée par les groupes de Résistance (dont les américains ont fini par comprendre le bien fait, les incluant souvent dans les plans de bataille).
Ces petites histoires, viennent de témoignages, de journaux, de témoins, et l’auteur parvient parfois à les recouper avec d’autres sources. Il sait aussi prévenir quand telle information lui semble exagérée, trompeuse. Notamment lorsqu’un camp accuse l’autre d’atrocités commises, en en rajoutant, ou à l’inverse, en minimisant les exploits personnels de tel ou tel. Concernant les actes, ou paroles des dirigeants, des généraux, ils sont racontés par eux-mêmes (Churchill a beaucoup écrit, Patton tenait un journal) ou relayés par un chef de camp, un secrétaire, ou encore issus d’entretiens accordés après-guerre. Précisons aussi que les officiers allemands, après la guerre, ont été interrogés par les américains, et ont aussi racontés leur guerre.
Après les premiers jours du débarquement, commence la bataille du bocage. Les troupes alliés s’étaient entrainées en Angleterre, certes, mais la physionomie du paysage n’est pas exactement la même. Le bocage normand est fait de plus petites parcelles de terres bordées de haies hautes et drues, que même les chars ne pouvaient passer. On parle souvent du bourbier vietnamien, et bien, la Normandie s’est avérée aussi difficile. Impossible de voir l’ennemi de loin. Il fallait des heures entières pour progresser de quelques mètres. Avec la pluie, la boue, les champs et routes rendues impraticables par le pilonnage systématique de la RAF (armée de l’air britannique), la progression des troupes étaient lentes, complexes et dangereuses. Les bombardements restent encore approximatifs, les pilotes n’osant descendre trop bas par peur de la DCA, et larguant leur bombe le plus vite possible. Anthony Bever dénombre un nombre impressionnant de bavures, de brigades alliées (anglaises, américaines, canadiennes, polonaises) anéanties par leurs propres bombardiers ou chasseurs.
Cet exemple, près de Falaise (je crois) où les commandants en chefs, et la presse avaient été conviés à un grand bombardement. Le premier avion lance ses bombes, elles explosent, le vent se lève et renvoie la fumée à 1 km de là. Les forteresses volantes qui suivent, prenant cette fumée comme repère, larguent leurs milliers de tonnes de bombes au mauvais endroit, et sur la gueule de leurs copains. Autre exemple, qui prête presque à rire : un fumigène jaune, pour l'infanterie, signifie : y'a des blessés, venez nous chercher. Mais vu du ciel, pour l'aviation, cela signifie : zone à bombarder... Vous voyez la suite ?... L'avancée alliée prend plus de temps, et de détours, que prévu. Le conflit s'enlise, s'embourbe. Chaque village, chaque pont, chaque rivière devient un enjeu stratégique. Et il semblerait que les services de repérages anglais aient eu quelques lacunes à situer les divisions allemandes, dont les chars Panzer ou Tiger font des ravages.
Cet exemple, près de Falaise (je crois) où les commandants en chefs, et la presse avaient été conviés à un grand bombardement. Le premier avion lance ses bombes, elles explosent, le vent se lève et renvoie la fumée à 1 km de là. Les forteresses volantes qui suivent, prenant cette fumée comme repère, larguent leurs milliers de tonnes de bombes au mauvais endroit, et sur la gueule de leurs copains. Autre exemple, qui prête presque à rire : un fumigène jaune, pour l'infanterie, signifie : y'a des blessés, venez nous chercher. Mais vu du ciel, pour l'aviation, cela signifie : zone à bombarder... Vous voyez la suite ?... L'avancée alliée prend plus de temps, et de détours, que prévu. Le conflit s'enlise, s'embourbe. Chaque village, chaque pont, chaque rivière devient un enjeu stratégique. Et il semblerait que les services de repérages anglais aient eu quelques lacunes à situer les divisions allemandes, dont les chars Panzer ou Tiger font des ravages.
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