vendredi 15 novembre 2013

9 juillet 1944, entrée des alliés dans Caen


9 juillet 1944, entrée des alliés dans Caen

Les Alliés avaient prévu la libération de Caen dès le 6 juin 1944. Mais les 15 à 20 000 civils caennais restés dans la ville devront attendre et souffrir 33 jours de plus pour voir les premiers Canadiens et Britanniques arriver dans la cité normande. Au cours de ce long mois, la ville fut sévèrement bombardée, notamment dans la nuit du 6 au 7 juin et le soir du 7 juillet 1944, où 2 600 tonnes de bombes furent larguées (environ 2 000 Caennais sont morts au cours des bombardements de juin et juillet 1944).

Le 8 juillet, l’opération Charnwood débute. La 3e division d’infanterie canadienne, les 59e DI et 3e DI britanniques s’emparent difficilement des villages au nord / nord-ouest de Caen : Hérouville, Lébisey, Epron, Buron, Saint-Contest, Gruchy, Authie, Cussy, Franqueville, puis l’abbaye d’Ardenne dans la soirée. Dans la nuit du 8 au 9, les S.S. de la division Hitlerjugend reçoivent l’ordre de se replier sur la rive droite de l’Orne. Dans la matinée du 8, la rue de Bayeux est bombardée pour couper toute retraite aux Allemands. Ce bombardement fera 50 victimes.

Le 9 juillet, la 59e DI (Staffordshire) chasse les derniers Allemands retranchés au nord de Caen, dans le secteur de Galmanche, La Folie et Couvre-chef (cependant, cette division ne rentrera pas dans la ville).

Dans le secteur canadien, les Glens, de la 9e Brigade d’infanterie, sont désignés pour entrer les premiers dans la ville. Le squadron C du Sherbrooke Fusiliers Regiment (27e régiment blindé de la 2e Brigade blindée canadienne) accompagnera leur progression.

A 9h30, les 2e et 3e batteries du SS.Flak.Abteilung.12, ainsi que la Divisionsbegleitkompanie (compagnie d’escorte divisionnaire), quittent Saint-Germain-la-Blanche-Herbe pour Vaucelles.

La compagnie D des Glens atteint Franqueville sans rencontrer de difficultés. Un peu avant 10 heures, elle s’engage sur l’axe Caen-Bayeux au niveau de Carpiquet. La colonne comprend également la compagnie C des Glens, deux sections du Royal Canadian Engineers (génie), deux sections du Camerons Highlanders of Ottawa (1 de mitrailleuses et 1 de mortiers), et deux Sherman d’observation du 14e régiment d’artillerie.

L’accès à Saint-Germain est infesté de mines, empêchant toute progression. Les sapeurs canadiens venus nettoyer le secteur sont pris sous le feu ennemi et trois Sherman du Sherbrooke sautent sur les mines. D’autres chars ouvrent le feu vers les maisons où sont retranchés les S.S. Ces derniers fuient vers la Maladrerie. Les chars fléaux (Sherman Fails) du 22nd Dragoons (appartenant à la 79e DB britannique) sont appelés pour déminer la zone, cette opération permettant par la suite de dégager deux couloirs délimités par des rubans blancs.

A 11h15, les Canadiens, positionnés en amont du croisement des routes de Bayeux et de Carpiquet, subissent quelques tirs d’artillerie. Ils arrivent cependant à la place du Planître et sont accueillis par des rafales de mitrailleuses provenant de l’abri bétonné situé sur la place. Le premier Sherman arrivant sur la zone est immobilisé par une mine, mais le tireur du blindé parvient au premier coup de canon à neutraliser la position.

Dix minutes plus tard, les Canadiens signalent leur arrivée dans Caen. Les bataillons Highland Light Infantry of Canada et North Nova Scotia Highlandeurs suivent la première colonne canadienne. La 16e section (compagnie D) des Glens arrive devant la prison Beaulieu, rue du général Moulin. Il n’y a pas eu d’opposition. Cependant, vers midi, la progression dans cette rue devient difficile. Les S.S. utilisent mortiers et mitrailleuses. Entre les rues Deslongchamps et Bernard Palissy, les Canadiens subissent un feu nourri. Les chars ripostent, et deux autres forcent la grille des Pépinières à la poursuite des S.S.
Vers 12h30, la compagnie D atteint la voie ferrée sur le boulevard Dunois. Au même moment, les blindés britanniques du Inns of Court se dirigent vers la rue d’Authie. Puis les Canadiens descendent la rue de Bayeux sur deux files1). Les chars dépassent le carrefour avec la rue Damozanne. Les S.S. ont déjà quitté le secteur, vus pour la dernière fois place des Petites-Boucheries, vers 11 heures (3 Panzer et quelques grenadiers de la Hitlerjugend).

A 13 heures, les companies C et D des Glens parviennent jusqu’à la place des Petites-Boucheries et poursuivent leur avancée rue Guillaume le Conquérant et place Fontette. Quant aux compagnies A et B, elles tournent à droite depuis la place, s’engagent dans la rue Caponière, puis la rue du Carel et la promenade du Fort, et rejoignent la place Gambetta. Dans ce secteur, un peloton de blindés se stationne boulevard Bertrand.

 

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