jeudi 7 novembre 2013

Préparation de l'offensive de Normandie


Préparation de l'offensive de Normandie
Publié le 21/11/2012 à 18:09 dans Histoire racontée - Ajouter un commentaire
Préparation de l'offensive de Normandie
Dans la nuit du 8 au 9 août, alors que le Général LECLERC est parti - comme ce fut souvent le cas - en éclaireur, il se trouve arrêté à la “ Croix de Chassillé ”par les troupes US qui lui interdiront de poursuivre plus en avant. Il trouvera un hébergement chez M. et Mme GIGOT, maréchal-ferrant. Alors que la quasi-totalité des ponts a subi la destruction des troupes allemandes, le génie américain lance deux ouvrages flottants au cours de cette nuit. Ponts qui devront permettre à la 5° DB et à la 2° DB de se mettre en place pour la progression vers le Nord. Menant une reconnaissance vers leur point de départ, et au regard de l’important embouteillage qui règne sur les deux ponts lancés par le génie US sur la Sarthe, des unités légères du 12° Cuirs et du Régiment de Marche de Spahis Marocains aborderont le hameau de Montreuil au nord du pont US de Neuville et franchiront à gué la rivière Sarthe, prés du moulin à grains
Mais son état-major trouvera refuge au presbytère, où il sera accueilli par le Père Bihoreau, curé de la paroisse .
Dans l’après midi, le poste de commandement avancé du GTL, installé aux “ quatre routes” à Joué l’Abbé, entre Souligné sous Ballon et La Trugalle, fait effectuer un violent tir d’artillerie sur le bois d’Antoigné, à Sainte Jamme-sur-Sarthe, où se trouvent retranchées les positions allemandes. Rattachée à la 2° DB, une batterie de 105 du 250th Artillerie US tira sur cette position ennemie. Se sentant repérées ces troupes se déplacent alors avec de nombreux blindés et camions chenillés en direction de Saint Jean d’Assé.
A quelques kilomètres de là, venant de Saint Jean d’Assé, un élément de reconnaissance de la 3° DB US qui progresse sur la gauche de la 2° DB envoie une patrouille en direction du “ Boulay” sis en bord de Sarthe, sur la commune de Teillé. Décidant de mener une reconnaissance vers le Nord, cette patrouille se heurte violemment au lieu-dit “ le Frou” à une unité allemande immobilisée . De violents tirs d’artillerie légère et d’armes automatiques s’engage , provoquant l’embrasement d’une ferme proche.
Le 10 août 1944, dès 6 heures du matin, c’est le branle-bas chez les régiments français de la 2° DB .Depuis la veille, de nombreuses patrouilles de reconnaissance ont été assurées au départ de Neuville-sur-Sarthe et de la Trugalle , hameau voisin . Alors que des troupes arrivent toujours, le Général Leclerc se hisse sur un banc de pierre, prés de l’église de Neuville sur Sarthe pour écouter les rapports de ces officiers revenus de reconnaissance. De ce banc, le Général LECLERC adressera quelques mots aux habitants venus nombreux entourés leur libérateur. La 2° DB du Général Leclerc se compose alors de deux groupements tactiques des Colonel DIO et de LANGLADE qui vont s‘élancer au départ de Neuville-sur-Sarthe sur quatre axes de marche. Un 3° groupement, celui du Colonel Warabiot (GTW ) est mis en réserve et progressera derrière le GTD.
A 8 heures , sur l’Axe A , un sous groupement temporaire composé du 1er CA , d’une partie de la 2° Cie du capitaine PERCEVAL du 1/ RMT , du 2° escadron à deux pelotons du 12° Cuirs, du 3° RAC du RBFM, d’une section du 2° Bon du 13° Génie , et d’éléments du 4 Bon du RMSM se lance en progression offensive sous le commandement du Cdt FARRET, en se dirigeant vers La Guierche. En fin de soirée il dépasseront Vivoin, bivouaquant prés du village de Juillé .
Alors que les axes A et B se chevauchent jusqu’à Montbizot, le S/groupement NOIRET et plus particulièrement des éléments du 4/RMSM, libérera avec ses automitrailleuses les villages de La Guierche et Joué l’Abbé , suivis des chars du 12° Cuirs, qui poursuivent vers Montbizot et “le boulay“ à Teillé. En arrivant à Montbizot des éléments du 12° Cuirs et de RMSM iront en reconnaissance vers Sainte Jamme sur Sarthe où sont signalés des chars allemands de la 9ème Panzer Division. Évitant le pont à l’ouest du bourg de Montbizot encombrés, il franchiront la Sarthe au “gué des graves” , sis au nord de la commune et donnant face à la fonderie Chappée à Sainte Jamme sur Sarthe.
Libération de Montbizot : Située sur l’axe du S/groupement NOIRET, Montbizot est libérée vers 9 h 30 par les blindés du 12° Cuirs. A noter que le lendemain en début de matinée, le soldat de 2° Classe René BABU, appartenant au 1/RMSM sera tué aux environs du bourg, probablement par un tireur allemand isolé.
Vers 9h45 ce dix août, les éléments de reconnaissance du 12ème Cuirassiers en reconnaissance du sous-groupement Minjonnet sont violemment stoppés par une embuscade anti-char. Un élément ennemi composé de deux Jadgpanther et de fantassins munis de redoutables
Panzerschreck (lance-roquettes, équivalent du bazooka) se trouve à hauteur des Sablons, parfaitement embusqué.,alors que les pelotons des Lieutenants Zagrodski et d'Arcangues poursuivent leur progression sur la Nationale 6 entre Ballon et Bonnetable. Alors qu'ils entrent dans le hameau des Sablons, les blindés ouvrent le feu. Les deux officiers sont mortellement blessés, leurs chars sont détruits. La section Jamot, en couverture est clouée au sol par les tirs de Snippers. Que peuvent faire les canons de 37mm des M1 Stuart face aux PAK 75 des chasseurs de chars Allemands ; les obus traçants ricochent sur les imposants blindages. L'ennemi est insaisissable, parfaitement camouflé dans le bois à la sortie du hameau.
Les Thunderbolt Américains apparaissent enfin dans le ciel, alors que l'issue du combat est très incertaine. Mais au lieu de piquer droit sur l'ennemi, les chasseurs déversent les bombes de leur premier passages sur les Français.Méprise ? non, les "Leclerc" ont oublié de mettre les panneaux air sol d'identification sur les plages de leurs véhicules. Cet oubli aurait pu être tragique, mais par miracle, personne n'est sérieusement touché. Le second passage est le bon, les blindés sont maintenant identifiables, les pilotes les ayant installé au milieu des déflagrations et sous les cris du capitaine Fonde, fou de rage devant une telle bévue. Les automoteurs d'artillerie commencent maintenant à arroser le bois de leurs obus de 105, les Jadgpanthers et les fantassins sont obligés de décrocher. Alors que de pareilles embuscades ont été lourdes de conséquences pour les Américains durant la "batailles des haies" en juin et juillet, Leclerc y avait trouvé une excellente parade avec l'idée d'articuler sa progression en groupements et sous-groupements. Mobiles, rapides, incluant tous les matériels spécifiques d'une division blindée (blindés, infanterie, artillerie, génie, intendance, etc..), ces formations autonomes spécifiques à la 2ème DB progressaient sur des axes différents, permettant ainsi d'éviter les engorgements des routes bien souvent meurtriers face aux unités antichars Allemandes. Cette idée ne fut que la continuité des raids en Afrique du Nord, où les Français furent redoutables.
Libération de Sainte Jamme sur Sarthe ce même jour: Afin d’éviter l’engorgement des axes de progression, l’État-major décide de faire contourner Sainte Jamme-sur-Sarthe par la gauche et d ‘y faire mener une reconnaissance par la Nationale 138.
En milieu de matinée, un violent tir d’artillerie est à nouveau déclenché sur le bois d’Antoigné. Une escadrille de l’Air US support, attaque à la bombe et à la roquette les blindés allemands qui se retirent vers “ le boulay” à Teillé au nord de leur position.
Un élément du 12° Cuirs et du 4/RMSM progresse alors de Montbizot vers le bourg de Sainte Jamme-sur-Sarthe distant d’un km repoussant ainsi l’infanterie allemande. Lors de la fouille du bois d’Antoigné deux blindés légers et un camion allemands sont découverts détruits. A midi, le bourg de Sainte Jamme-sur-Sarthe est libéré.
Dans le même temps, la progression par des éléments de ces mêmes unités poursuivent vers le nord en direction du Boulay et de Maresché En approchant du Boulay un char léger est touché par le tir d’un anti-char allemand . Ce sera le seul incident , avant que le détachement ne rejoigne MARESCHE , vers 14 heures , libéré sans combat.La progression se poursuit vers VIVOIN, qui est atteint vers 16 heures .Sur l’axe B, partant de Neuville, vers Joué l’Abbé, Souligné sous Ballon, Ballon, Lucé sous Ballon, Meurcé, Doucelles et Coulombiers l’avant-garde du sous-groupement NOIRET comprenant entre autres le 1/12° Cuirs et le 1/RMT, atteint Ballon vers 7 h 30 et entre au contact de l’ennemi peu de temps après au lieu-dit “les bas de Ballon “ .
Mais rapidement la progression reprend en direction du village de Lucé sous Ballon. Alors que l’on aperçoit l’église, le char “ Nice” est détruit. Le reste du détachement fonce et libère dans la foulée le village puis Meurcé en fin de matinée, avant d’atteindre Doucelles dans la soirée.Au soir du 10, Le Général Leclerc a établi son PC avancé en soirée dans la maison de M. et Mme BRETON Eugène à Doucelles.
Sur l’axe C, passant par Souligné sous Ballon, St Mars sous Ballon, Congé sur Orne, Lucé sous Ballon, Nouans, Chérancé et Rouessé Fontaine, les troupes du sous-groupement serviront principalement de renfort pour celles engagées sur les axes voisins qui vont être en ce début de matinée violemment engagés face à l‘ennemi. Au nord les troupes viendront harceler l‘ennemi vers le “ bas de Ballon” et Lucé sous Ballon. L’autre renfort interviendra au profit du Commandant Mijonnet , lors des combats ’ de la Saunerie” à Méziéres sur Ponthouin

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