vendredi 1 novembre 2013

Esprit et Vie de juillet 2011

Lectures : Sagesse 12,13…19 ; Psaume 85 ; Romains 8 : 26-27 ; Matthieu 13 : 24-43
Esprit et Vie de  juillet 2011
Quel point commun entre les Évangiles de ce mois ? Apparemment difficile à déceler. Sinon qu'ils sont « Bonne Nouvelle » pour nous. Bonne Nouvelle d'un amour offert. Et comment Jésus offre-t-il son amour ? Quelle manière particulière a-t-il de nous aimer ? Allons à la rencontre de ces textes pour y découvrir comment il nous aime.
Il nous aime en faisant confiance à la terre que nous sommes. Il ne craint pas d'y jeter le bon grain de sa parole. Et quand survient du mauvais, il continue de faire confiance à la puissance de la bonté de son don et à la réceptivité de notre cœur pour vaincre toute ivraie.
Il nous aime dans le don qu'il nous fait de ces histoires de blé, de perle, de trésor, confiant en notre capacité d'y trouver les secrets de son cœur, que n'épuise aucune interprétation. Il nous aime en se faisant le chercheur de nos vies, nous espérant, nous cherchant parce que nous sommes de grand prix à ses yeux. Mais aussi nous offrant la possibilité de le trouver et de lui offrir notre pauvre amour.
Il nous aime en nous indiquant, par ses propres choix, des chemins de vie. Il aime en étant bouleversé par cette foule sans berger, ayant faim de pain et de beaucoup plus que du pain. Il aime par sa bénédiction qui fait de nos pauvres offrandes, une nourriture d'abondance.
Il nous aime par son choix d'un certain type de royaume. Pas celui qu'on obtiendrait par la séduction, la puissance, mais un Royaume de miséricorde, de partage, de libération, d'égale dignité de tous.
Il est des titres qui sont trompeurs. Est-ce vraiment la parabole de l'ivraie ? Cette parabole est d'abord en continuité de celle du semeur. Le semeur a semé du bon grain dans un terrain qui est bon. S'il sème ce qui est bon, c'est que lui-même est bon. Thérèse Couderc, disait de lui : « Il est bon, il est plus que bon, il est la bonté. » Bonté du grain, bonté de la terre, bonté du monde, bonté de l'homme qui sème, bonté de Dieu. Nous sommes dans le fondamental de la création : « Dieu vit que cela était bon » (Genèse 1,10). Et nous sommes dans le fondamental d'une création en histoire. Non pas un monde créé tout fait, statique, immobile. Ce qui est semé est pour une croissance, une création continuée : grain puis épi, puis blé. Entre semailles et moisson, il y a le temps de l'histoire, le temps de la liberté de veiller à la croissance de ce qui est bon. Responsabilité qui est nôtre. Être veilleur pour que la vie semée par Dieu vienne à maturité. Ce n'est pas du tout fait de toute éternité, immobile, c'est une semence riche d'avenir, un don à faire qui périrait s'il ne pouvait s'épanouir grâce à la bonne terre de nos vies, de nos réponses humaines, don et accueil qui vont ensemble porter à maturité la nouveauté de l'épi.
La question du mal
Ce titre trompeur est en cohérence avec la réaction des serviteurs qui se focalisent sur l'ivraie, leur question sur son origine et surtout leur doute : « N'est-ce pas du bon grain que tu as semé ? » Leur doute qui frise le soupçon. Mais leur question n'est-elle pas la nôtre ? Leur doute et leur soupçon ne sont-ils pas les nôtres ? Cette question du mal qui nous taraude tous, qui est souvent un obstacle à la foi. La réponse du propriétaire est la même que celle de la Genèse. C'est un ennemi qui a semé de l'ivraie. La Genèse parle d'un serpent qui insinue le doute dans le don qui est fait, qui insinue le doute dans la bonté du donateur.
Que faut-il donc faire ? Arracher au risque de détruire la bonté des épis de blé ? Ce serait faire le jeu de l'ennemi. Le propriétaire opte pour un autre choix. Celui de la confiance dans le blé semé et dans la terre qui participe à la nouveauté de l'épi. Confiance dans l'épi assez fort pour ne pas se laisser étouffer par l'ivraie. Dans nos vies, il y a du bon grain et de l'ivraie. N'est-ce pas une erreur de se focaliser sur l'ivraie ? L'homme de cette parabole nous conseille un autre chemin. Croire en ce qui est bon en nous, croire que ce qui a été semé en nous par Dieu est bon et le développer au maximum, en y mettant toute notre énergie, notre créativité. C'est le développement de la bonté en nous, une « apparence » de bonté qui fera se dessécher l'ivraie. Et non un arrachage volontariste qui risque de dessécher la vie en nous.

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