jeudi 7 novembre 2013

Dossier STO (Service travail obligatoire)

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Dossier STO (Service travail obligatoire)
Publié le 05/11/2013 à 17:34 dans Histoire racontée - Ajouter un commentaire
Dossier STO (Service travail obligatoire)
L’exploitation de la main-d’œuvre française dans l’industrie sidérurgique allemande pendant la Seconde Guerre mondiale
Les recherches sur le travail forcé pendant la domination nazie en Europe se sont développées depuis quelques années, en particulier en Allemagne où les grandes sociétés de l’industrie ont enfin signé un accord d’indemnisation, attendu depuis de longues années par les travailleurs déportés Accord international du 17 juillet 2000, loi fédérale...
Ces travaux universitaires ont mis en évidence la collusion des entreprises allemandes avec le gouvernement du Troisième Reich, tant dans l’utilisation stricte de la force de travail de ces ouvriers que dans les mauvais traitements qu’ils subirent, dans la plupart des cas, sous le contrôle direct de ces entreprises. Si dans une proportion très largement majoritaire, l’utilisation de cette main-d’œuvre a concerné des populations déportées des pays de l’Est et de l’Union soviétique, la main-d’œuvre française a également apporté son tribut au gigantesque système d’exploitation mis en place à l’échelle européenne. Nous proposons ici une contribution sur cette exploitation de la main-d’œuvre française pendant la guerre par les entreprises sidérurgiques allemandes.
2 On connaît déjà l’énorme apport économique à la machine de guerre nazie qu’a constitué l’exploitation des territoires occupés ou annexés par le Reich. La France a ainsi versé environ le quart de l’ensemble de ses ressources à l’Allemagne national-socialiste. Mais si les matières premières industrielles et agricoles ont constitué une part essentielle des ponctions, l’apport humain a été, lui aussi, extrêmement conséquent. Se sont ainsi organisés à travers l’Europe des mouvements d’ouvriers vers les régions industrielles du Reich.
3 Cette contribution essentielle est chiffrable non seulement en nombre de personnes déplacées mais aussi en coût du nombre d’heures de travail perdues pour le pays exploité, des comptes qui ont été faits par la Commission internationale des réparations Archives nationales, Paris...
4 Comme la doctrine raciste nazie pouvait le laisser supposer, le traitement des déportés du travail ou des prisonniers de guerre affectés sur des emplois, a été très varié, en fonction des origines nationales de ces travailleurs forcés.
5 Les Ostarbeiter de Russie, de Pologne, d’Ukraine et des pays baltes, qui formaient l’essentiel des manœuvres, ont spécialement souffert de conditions d’esclavage particulièrement dégradantes. Cependant la sidérurgie avait également besoin de spécialistes de la métallurgie, qu’on alla chercher dans les régions minières et industrielles de l’Europe du Nord-Ouest, essentiellement en Belgique et en France. Les métallurgistes français ont donc payé un lourd tribut à la domination des Nazis sur l’Europe. Leurs conditions de travail et de survie, très dures, sont néanmoins dans l’ensemble peu comparables à celle des Ostarbeiter. Le procès de Nuremberg, tout comme d’autres procès qui l’ont précédé, a permis d’entendre des révélations accablantes sur l’ensemble de ce problème de la main-d’œuvre forcée, et en a fait porter à Sauckel l’entière responsabilité, même si c’est avant tout la productivité plutôt que la cruauté qui motivait certains comportements. Ce dernier était en effet chargé de l’ensemble des questions de main-d’œuvre, de leur transport à leur répartition entre les entreprises en passant par leurs conditions de vie.
« Il connaissait les conditions défectueuses dans lesquelles vivaient les travailleurs. Il ne semble pas qu’il ait été, par principe, favorable à des méthodes brutales d’extermination par le travail, comme l’était Himmler. Son attitude s’exprime ainsi dans un règlement : “Tous les hommes doivent être nourris, logés et traités de façon à en obtenir l
Le recrutement pour la sidérurgie allemande
7 Activité essentielle pour la guerre, la sidérurgie française, tout comme de nombreux autres secteurs de l’industrie française, a été visée par les prélèvements de main-d’œuvre pour la sidérurgie et la métallurgie allemandes qui furent parmi les principales utilisatrices de travailleurs forcés, spécialistes ou pas, parmi lesquels de très nombreux Français. Toute la machine industrielle allemande, a fortiori la sidérurgie, avait réorienté sa production vers la fourniture de l’armement nécessaire à la Wehrmacht. Dès 1936, avec le premier Plan de quatre ans sous le contrôle du ministre Goering, avaient été faites de premières adaptations et l’on avait poussé la production industrielle. Mais à l’entrée en guerre se posa, pour la sidérurgie allemande, le problème de la main-d’œuvre, une partie des ouvriers étant appelée sous les drapeaux et le personnel restant ne suffisant pas à faire face à la nouvelle augmentation de la production réclamée par les autorités.
8 On fit d’abord appel aux prisonniers de guerre, dont le nombre participant directement à l’économie allemande passa de 300000 en février 1940 à plus de 1,2 million un an plus tard. Entre-temps, de nouveaux prisonniers avaient été faits, mais aussi beaucoup d’autres relâchés vers leurs pays désormais occupés, ou bien ils avaient été « transformés » en travailleurs civils forcés, selon un nouveau statut
Les premiers prisonniers de guerre français et britanniques furent emmenés en Allemagne dans des stalags, dès le début des combats; là-bas, ils furent divisés en commandos de travail et répartis entre les services du travail Stalag=(Mannschafts-) Stammlager, autrement dit, camp pour...
La plupart des prisonniers de l’Ouest ne revirent plus les stalags mais vécurent à partir de là dans les camps extérieurs de prisonniers de guerre, proches de leur lieu de travail. Le contact de ces prisonniers avec la population allemande était interdit Ulrich
Herbert, Fremdarbeiter..... Au début de juillet 1940, il y avait déjà quelque 200.000 prisonniers français et britanniques au travail, au milieu du mois d’août, ils étaient 600.000 et un million, fin octobre. Sur l’ensemble des deux millions de prisonniers français, près d’un million fut libéré après l’Armistice. À l’automne 1940, il n’y avait pas plus de deux millions de travailleurs étrangers (dont un million de Français), soit quand même 10% de la main-d’œuvre totale de l’Allemagne.
10 Parmi eux, 54% étaient employés dans l’agriculture, 2% dans les mines, 23,4% dans des entreprises de construction et 19,6% dans d’autres secteurs [Selon les accords internationaux, les prisonniers de guerre...
Or, début novembre, on annonçait que l’emploi dans le secteur agricole était désormais satisfait. On a alors cherché à récupérer les ouvriers spécialisés, parmi ces prisonniers

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