lundi 14 octobre 2013

La révolution Française (2)

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La révolution Française (2)
Publié le 01/07/2013 à 07:48 dans Histoire racontée - Ajouter un commentaire
La révolution Française (2)
La motion Talleyrand-Mirabeau : Mise à disposition des biens du clergé
La proposition initiale
La proposition initiale allait cependant être émise dans les rangs du clergé lui même par l'évêque d'Autun, Talleyrand, qui proposa le 10 octobre 1789 la possibilité de mettre à disposition de l'Etat les biens ecclésiastiques qui se montaient selon les estimations entre 2 et 3 milliards de livres argumentant « Le clergé n'est pas un propriétaire à l'instar des autres propriétaires puisque les biens dont il jouit et dont il peut disposer ont été donnés non pour l'intérêt des personnes, mais pour le service des fonctions. »
Les débats à l'Assemblée
Dès le lendemain Mirabeau appuyait cette proposition précisant que cette expropriation serait accompagnée d'une indemnisation sous forme de traitements, l'Etat prenant à sa charge les frais de culte. Les premiers chiffres évoqués, 1200 livres par an pour un curé, bien supérieurs à la portion congrue des curés (environ 500 livres annuel) suscitèrent l'intérêt de ceux-ci.
Une partie du clergé tenta de contrer la proposition avec vivacité. Celui-ci avait abandonné les dîmes d'un rapport de 120 millions par an mais refusait de livrer ses biens d'un revenu cependant inférieur estimé à 80 millions annuel. L'abbé Maury, fidèle à son habitude, combattit la proposition avec véhémence menaçant les usuriers et les juifs qui s'apprêtaient à saisir les donations des fidèles ou tentant d'effrayer la bourgeoisie « Messieurs les bourgeois, la propriété est une et sacrée pour nous comme pour vous. Nos propriétés garantissent les vôtres. Nous sommes attaqués aujourd'hui, mais ne vous y trompez pas, si nous sommes dépouillés, vous le serez à votre tour. ». L'abbé Sieyès argumentait que les biens ont été donnés au clergé à condition qu'il s'acquitte de certaines charges et que si rien ne peut être relevé contre lui sur ce plan alors on ne peut le déposséder de ces biens. Mgr Boisgelin, archevêque d'Aix, fit remarquer avec raison que les biens n'avaient pas été donnés à l'Eglise mais à diverses institutions, abbayes, cures, hôpitaux, collèges pour des objets et des actions précis. Le Chapelier rétorqua que le clergé n'exerçait « ... qu'une stérile et dangereuse charité propre à entretenir l'oisiveté et le fanatisme. ... la Nation, au contraire, établira dans ces maisons de prière et de repos des ateliers utiles à l'Etat où le pauvre trouvera sa subsistance avec le travail; il n'y aura plus de misérables que ceux qui voudront l'être. » et plus politiquement il précisa aussi l'idée qui guidait tout un groupe « il était impolitique que les grand corps eussent des propriétés ». Le 31 octobre Boisgelin qui regrettera plus tard que le clergé n'eut pas proposé lui même de cautionner un emprunt à la Nation proposera en vain une avance de 400 millions.

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